Michael myers nous est d'emblée présenté dans le film comme non humain. Sont acte fondateur, celui du meurtre de sa soeur, est motivée par la volonté incestueuse qu'il entretient avec elle, ainsi que de la frustration sexuelle qui se ressentira jusque dans sa manière de respirer. Si on peut voir dans cet acte scénique qui se reproduira jusqu'à la consommation de sa relation avec sa soeur dans le lit de ses parents (grâce à une mise en scène de Myers). Jamais on ne croit au long du film qui nous redit sans cesse combien Myers est le "mal" le "diable" que ce "n'est pas un homme". Le film redoublant sans cesse par ses dialogues ce qui se produit à l'écran, nous empêche de prendre au sérieux la théorie de Myers en tant que monstre ou bête. Myers toutes ses motivations apparaissent clairement, on les connait, on nous les dit, on nous les montrent. En fait c'est l'être parfait de la psychanalyse freudienne tout y est de la figure du père à la consommation de l'inceste. Mais jamais dans ce film prétendument d'horreur qui serait même archétypale, on ne m'évoque ce sentiment de peur qui doit me prendre en le regardant. On se retrouve tout au plus avec quelque moment effrayant. C'est que décidément Carpenter ne comprend pas la peur. Celle ci ne se cache pas dans l'incompréhension de la bestialité. On ne comprend pas la bête mais on peut s'abaisser à elle et on comprend qu'il n'y a rien a comprendre dans la bête. Elle agit par instinct par territorialité, elle refuse toute détéritorialisation. Mais Myers n'est pas une bête on n'aura pas nous faire croire qu'il n'agit pas selon des "normes" on le comprend, elles ne sont en rien comparable aux notre. Si on ne comprend pas la bête on peut comprendre qu'il ne faut pas comprendre la bête. mais une fois qu'on à compris la bête celle ci cesse de nous faire peur, elle peut continuer de nous effrayer par son apparence mais elle demeure une coquille vide. La volonté de Carpenter une fois qu'il comprend son échec de bestialisé Myers, est de mythfié son héros en l'élevant au rang d'Idée il est le "mal", le "diable". Mais à qui une idée fait elle encore peur ?