Quoi de mieux pour un cinéaste de monter un film d'épouvante avec une histoire se déroulant pendant un Halloween, la période la plus horrifique de l'année. Le réalisateur John Carpenter ne pouvait pas mieux choisir comme période de l'année pour proposer aux cinéphiles un film très engageant. Surtout que ce dernier est également un compositeur de musiques hors pair. Comme son précédent film Assaut, il a composé lui-même la bande de son long-métrage. Une bande de son répétitive, composée de tonalités à faire électriser n'importe qui et nous stressant pendant le générique du début. il n'y a rien de mieux que cette musique pour nous faire plonger dans une atmosphère digne d'Halloween. Et encore plus quand on assiste au meurtre atroce d'une jeune fille commise par son petit frère. Une scène qui nous intrigue puisqu'elle est tournée en caméra subjective. Assister à un meurtre en se mettant dans la peau du tueur, cela nous glace terriblement le sang.
Ce genre de procédé est une très bonne initiative de la part de John Carpenter pour ce qui est d'attirer notre attention devant ce film, surtout qu'il nous donne une idée du genre de tueur à qui on a affaire. Cette partie du film nous donne également une vision de ce qu'il faut s'attendre de cette production. Mais ça ! Ce n'est rien par rapport à ce qui va se produire pendant le reste du film. Le début n'est qu'une simple démonstration. Ce qui se passe pendant le reste du film est plus bien hard, plus saisissant, plus pervers et surtout plus sadique que le meurtre de la jeune fille. En effet ! Le tueur qu'on voit au début du long-métrage réussit à s'échapper de l’hôpital psychiatrique où il était incarcéré depuis le meurtre de sa sœur. Ce dernier, vêtu d'une combinaison de dépanneur et d'un masque, revient dans sa ville natale pour faire subir aux habitants de la ville le même sort que sa sœur, pendant un jour d'Halloween. Son psychiatre, le docteur Loomis, sait qu'il est dans cette ville et qu'il doit l'arrêter à tout prix avant que le tueur se met à assassiner. Mais ce dernier sait se faire discret. Il ne tue pas n'importe comment, il attend le moment idéal pour tuer et fait en sorte de commettre ses meurtres sans que personne ne voit le faire.
Le genre de tueur qui fait bien son boulot avec un simple couteau comme arme. Le genre de tueur qui sait se rendre invisible à tout instant. Le genre de tueur qui choisit minutieusement ses victimes. C'est ce qu'on peut remarquer bien avant que la nuit tombe par de maintes apparitions de ce dernier dans plusieurs scènes. Les gens le voient pendant un instant, puis quelques secondes plus tard, ils ne le voient plus. Chaque apparition du tueur est accompagnée de la bande de son du film pour intensifier redoutablement le suspense. On voit bien que John Carpenter ne laisse rien au hasard. Il laisse le temps qu'il faut pour mettre progressivement en place le dénouement du long-métrage. Cela marche pendant un moment mais au bout d'une dizaine de fois, ça devient un peu lourd. Mais dès la nuit tombée, on passe directement à ce qu'on attendait le plus dans ce film. Et il faut le dire, je ne m'attendais pas à un tel résultat. Avec un simple tueur, dans une communauté tranquille, pendant une nuitée, John Carpenter réalise le même genre d'exploit qu'Alfred Hitcock a fait pour sa production Fenêtre sur cour.
Tout le film est concentré majoritairement sur les personnages dans un endroit où il ne se passe pas grand-chose. Pourtant, John a su maintenir une tension froide pendant tout le visionnage en faisant intervenir son tueur à des moments assez inattendus. Il ne se passe peut-être rien pendant des longs moments mais pourtant, on veut savoir comment le tueur va commettre ses meurtres. Surtout que ce dernier ne tue pas ses victimes de la même manière. Ce qui casse toute linéarité. On reste solidement accroché à ce film en présence de bons acteurs tels que Jamie Lee Curtis, Donald Pleasence ou Tony Moran dans la peau d'un tueur impeccable. Avec une mise en scène magistrale, des images cauchemardesques, des personnages bien écrits, une fin dynamique et une bonne dose de tension, John Carpenter se relève comme un grand maître cinématographique de l'horreur avec cette production qui l'honore parfaitement. Ce film est considéré comme un grand classique du cinéma d'horreur dès sa sortie sur les grands écrans. Etje crois que c'est bien mérité comme place. 8/10
Il m'observait.