Guerre et dessins
Petit docu sympathique. Ce n'est pas déplaisant à suivre. On découvre une dizaine de points de vue sur la BD ayant pour thème la première guerre mondiale, le point de vue des auteurs ; c'est...
Par
le 24 juil. 2018
En matière de Grande Guerre (les guerres ne sont jamais grandes!), Tardi est la référence graphique incontournable, celle qui devance toutes les autres, sur les rayons de nos bibliothèques comme dans ce documentaire. Le gars est attachant et palpitant à écouter. Et ce ne sont pas ces interviews-là qui vont nous dissuader de relire ses sommes pharamineuses inspirées de la vie de son grand-père. Mais ce petit film va au-delà de l'hagiographie habituelle et part à la rencontre de dessinateurs plus jeunes, aux styles graphiques bien marqués, qui eux aussi se sont penchés sur les charniers coupables de ce massacre de masse commandité par des messieurs en redingote ou à médailles ostensiblement épinglées à leur plastron, restés bien à l'arrière des champs de bataille. Et l'attention portée par le réalisateur aux cicatrices laissées dans les paysages autour de Verdun n'est pas la pire idée de son documentaire... aujourd'hui, les tranchées continuent à zigzaguer à flanc de colline, mais une herbe riante les a colonisées. Les artistes qui ont plongé leurs pinceaux dans une gamme infinie de bruns et de gris pour dépeindre l'ambiance des tranchées s'étonnent à chaque fois devant la ténacité de la nature, capable de masquer nos entreprises les plus délétères pour peu qu'on lui en laisse le temps. L'un des dessinateurs, auteur de La mort blanche, revient même sur l'usage que les armées faisaient des avalanches, pensant mettre la montagne en coupe réglée pour anéantir les troupes ennemies. On aurait dû s'arrêter là; le spectacle de notre folie collective aurait dû nous convaincre de tourner notre regard vers l'intérieur et de commencer à soigner nos failles mortifères. Mais non, on a creusé encore davantage le sillon de dévastation qui est le nôtre, à une échelle chaque fois plus grande. Heureusement, les artistes sont encore capables parfois, pour les meilleurs d'entre eux, de poser un regard distancié et neuf sur nos carnages gratuits, notre naïveté va-t-en-guerre et nos soumissions coupables. Rien que pour ça, ce documentaire mérite notre attention. En prime, on les voit dessiner, et ça, c'est toujours fascinant.
Créée
le 8 nov. 2018
Critique lue 159 fois
D'autres avis sur Là où poussent les coquelicots
Petit docu sympathique. Ce n'est pas déplaisant à suivre. On découvre une dizaine de points de vue sur la BD ayant pour thème la première guerre mondiale, le point de vue des auteurs ; c'est...
Par
le 24 juil. 2018
Du même critique
Il va vraiment falloir que je relise le somptueux roman graphique anglais pour aller exhumer à la pince à épiler les références étalées dans ce gloubiboulga pas toujours très digeste, qui recèle...
le 18 déc. 2019
23 j'aime
3
Je ne peux guère prétendre y entendre quoi que ce soit à la fission nucléaire et, comme pas mal de gens, je présume, je suis bien contente d'avoir de l'électricité en quantité tout en étant...
le 9 sept. 2019
13 j'aime
5
Civilisation : "État de développement économique, social, politique, culturel auquel sont parvenues certaines sociétés et qui est considéré comme un idéal à atteindre par les autres." Cela ne...
le 16 avr. 2021
11 j'aime
4