Peter Sellers ne se doutait pas qu'en donnant vie à cet inspecteur à la légendaire maladresse en 1963, il allait engendrer un véritable mythe comique, à tel point qu'il sera obligé de rendosser 4 fois le MacIntosh et le petit chapeau de Jacques Clouseau dans 4 suites : Quand l'inspecteur s'emmêle, le Retour de la Panthère Rose, Quand la Panthère Rose s'emmêle et la Malédiction de la Panthère Rose. Après la mort de Sellers en 1980, Blake Edwards cède à une demande des studios et à la facilité en rappelant ses anciens partenaires et des stock-shots des anciens films pour 4 autres fausses suites, sans Peter Sellers, dont le premier sera A la recherche de la Panthère Rose, sorte d'hommage assez laborieux, les suivants étant quasiment sans intérêt. Les meilleurs films sont bien ceux avec Sellers, et la Panthère Rose est celui qui ouvre le bal.
la Panthère Rose, c'est d'abord quelques notes de saxophone, relayées par un orchestre au tempo swinguant, une musique de générique reconnaissable entre toutes qui valut un Oscar à son auteur, Henry Mancini qui signera pratiquement toutes les musiques des films de Blake Edwards. Or donc, c'est pour illustrer ce générique, que Edwards s'adresse à Fritz Freleng, chef animateur de la Warner qui vient de créer son propre studio d'animation De Patie-Freleng, de créer cette panthère insolite par sa couleur rose bonbon. Aussitôt, Pinky suscite l'enthousiasme, et elle sera à chaque fois l'hôte des aventures de Clouseau à chaque générique, toujours sur la musique de Mancini, si bien qu'à partir de 1968, elle entame une carrière solo dans une série animée de 140 épisodes produite par NBC.
Ce premier film est important parce qu'il introduit et construit le personnage de l'inspecteur Clouseau, mais le film joue aussi sur le personnage du Fantôme incarné par David Niven, plus grosse vedette à l'époque que Peter Sellers, il fallait donc qu'il ait un nombre de scène le mettant en valeur. D'où un rythme moins explosif et plus retenu que dans les films suivants. Ici, Clouseau est encore un second rôle, il prendra vraiment la vedette dès le film suivant et connaîtra des démêlés grandioses avec l'inspecteur-chef Dreyfus joué par un hilarant Herbert Lom. Le ton des films suivants sera nettement plus frénétique.
Malgré ce détail, le film fonctionne très bien, c'est une alerte comédie policière, loufoque et ponctuée de quelques gags inventifs bien dans le style de Blake Edwards, et servie par un bon casting.