La foi, c'est tout ou rien. Le doute n'est pas permis.

Critique faisant suite à celle sur Gertrud qui m'a laissé un sentiment très mitigé ayant défié les anxiolytiques les plus efficaces. Deuxième essai donc, sur un grand film du réalisateur, sinon le film considéré comme l'apogée de l'art de ce dernier.

Je dois reconnaître une valeur indéniablement esthétique et intellectuelle aux films de Dreyer qui leur donne une profondeur palpable. En l'occurence, "Ordet" vient questionner le sujet de la foi, le film aborde cette question de façon franche voir militante.

J'ai retrouvé la "patte" de Dreyer dans l'esthétique générale du film, on est sur du théâtre filmé, dans la lenteur maitrisée, dans l'austérité cinématographique la plus complète. Les personnages de Dreyer vivent des émotions et des souffrances fortes mais le spectateur parvient difficilement à les partager tant le film est traité sur un plan purement intellectuel et dialectique. La vie et la mort sont finalement des concepts flottant qui nous laisse de marbre, seules les idées comptent. Le film a le mérite de challenger mes réflexions sur la foi (qui je l'avoue sont limitées). Mais l'austérité Dreyerienne ce n'est décidément pas trop ma came.

Au delà du j'aime/j'aime pas, très insignifiant. Ca reste un bon film, avec des qualités indéniables.