J’ai trouvé ça vraiment pas mal, pour un premier long métrage. Mais La passagère a quand même le cul entre trois chaises – son personnage aussi, du coup. C’est à la fois un récit d’émancipation, une liaison may-december et l’histoire d’un couple de son bonheur à sa séparation. Mais ces « trois films » semblent ici brouillons et/ou incomplets. En priorité, le film ne creuse malheureusement pas la relation conjugale. C’est dommage car ce à quoi je crois le plus concerne cette relation, très belle aux extrémités du film : les dix premières minutes (le quotidien du couple, au travail et dans l’intimité) et les cinq dernières. Le reste j’y crois moins. Cette attirance / liaison / passion avec l’apprenti (Felix Lefebvre croisé dans Été 85) est beaucoup trop artificielle, trop écrite. Au même titre que le brutal rejet de la communauté noirmoutrine. Mais le film se déroule sur l’île de Noirmoutier, donc (ou sur une île environnante) dans le milieu des marins pêcheurs. C’est assez original et suffisant pour m’intéresser du seul point de vue ethnographique. A part ça, Cécile de France y est très bien, comme d’habitude.