Dévisage, transfigure.
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Le titre du film est particulièrement bien choisi, tant le portrait du procès et de sa finalité insiste lourdement sur le martyr de la petite Jeanne, à grands coups de couronnes d’épine et de chaudes larmes. J’ai du mal à comprendre comment on peut apprécier la morale de ce film sans être fanatique religieux ou patriote convaincu. Le sacrifice de cette chouineuse pour son pays et son dieu me semble d’une autre époque et j’ai beaucoup de mal à avoir une quelconque empathie pour elle. Elle aurait même plutôt tendance à m’énerver, en étant aussi entêtée et dogmatique que les jurés qui la condamne.
La performance soit disant extraordinaire de l’actrice principale me paraît la plupart du temps être plutôt du surjeu, ce qui n’arrange rien à l’affaire. Ça roule des yeux, ça fait des grimaces, ça met des plombes à répondre à des questions simples... pour au final envoyer des pseudos punchlines qui tombent à plat à chaque fois mais qui semblent suffire pour clouer le bec des jurés, qui pensaient l’avoir bien mouchée mais qui finissent saisis par tant de répartie et de pureté.
Reste cette réalisation et ces décors lumineux, qui apportent une touche d’onirisme froid, comme si Jeanne était déjà aux portes du Paradis, en attendant la sentence pour pouvoir y entrer en icône. C’est malheureusement tout ce que je retiens de positif de ce plaidoyer à la bêtise et à l’aveuglement.
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le 24 févr. 2020
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