Un film regardable avec Jean Richard en premier rôle, voilà quelque chose que l’on n’attendait plus. Il faut dire que pour l’occasion notre ami des bêtes met un peu la sourdine à son accent, souvent plus pénible que pittoresque, pour camper un commissaire pépère entouré d’une famille convenable.
Encore qu’il puisse sembler bien improbable que la belle Nicole Courcel fût sa femme, et que de leurs inimaginables (« dont on ne peut se faire d’image ») unions aient pu naître une tête à claques comme Jacques Perrin et une adorable peste comme Sophie Daumier. Que Denise Grey chaperonne tout ça dans son éternel rôle de grand/belle-mère complète bien le tableau du début des ennuis de petit Jean : qu’il s’avère empoisonné à l’arsenic ne peut être que le résultat d’une volonté manifeste de lui nuire venant d’un des sus-nommés.
Un whodunit ?! Mais oui mais oui, mais bien tranquille vous savez, à la bonne franquette, plutôt prétexte aux petits dévoilements familiaux qu’aux grands frissons, avec Roquevert en collègue cynique et Dhéran en ami pédant, et qui s’étend sur un rythme lent comme la vie, tout au long de 80 minutes de très faible intensité, qui vous laisse le temps de rêver, de faire une sieste, de télétravailler, de vous dire que Jean-Pierre Cassel aurait pu se passer d’enfanter, ou d’écouter attendri et surtout compatissant votre propre progéniture réciter sa leçon sur la christianisation du monde gallo-romain.
Un film par des paresseux, pour des paresseux.