Cette toute petite adaptation du livre de Stephen King est un peu à l'image de la grande majorité des adaptations au cinéma des oeuvres du maître du fantastique : il possède ce regard qui ne manque pas d'esquinter la société américaine sans pour autant être d'un grand intérêt cinématographique, quand il n'est pas totalement en décalage avec l'oeuvre originale du fait d'un manque parfois sidérant de finesse. A l'instar de Billy, avocat aux bonnes relations gros comme un phoque, qui va se retrouver maudit par un chef indien après avoir renversé sa vieille fille.
La Peau sur les os aurait très bien pu figurer aux côtés de bons crus des Contes de la crypte tant son script semble s'aligner avec la moralité mortellement délicieuse de la série. Manque de pot, le film dure trois plombes et piétine plus qu'il ne court. On pourrait le croire réalisé dans les années 80 tant le latex inonde l'écran et que l'humour piquant du film est prétexte à une série de scènes absurdes. Le ton débile du film et l'interprétation en roue libre de certains protagonistes rendent le visionnage parfois pénible tant on ne sait pas si l'on doit rire (la tarte) ou frissonner (quelques jolis cadavres putréfiés). Dans un format plus court et destiné à la télévision, le film de Tom Holland, cinéaste ô combien surestimé, aurait pu faire mouche tant le matériau de base s'y prête à tous les niveaux.