Film de Lattuada en couleurs avec Martine Carol et Raf Vallone.
Ne pas se fier à l'affiche racoleuse du film, Martine Carol (actrice sous-estimée) y est tout en pudeur et en finesse dans un rôle pas simple. Je vous laisse le pitch (à défaut de l'affiche qui ne restitue rien, au contraire).
Les couleurs un peu passées de l'époque n'ajoutent pas grand chose au truc, un beau N&B aurait suffit mais je chipote. Même si la VF tient la route, la VO doit apporter un truc supplémentaire sur l'agitation des petits "notables" post-fascistes, leurs médiocres dulcinées et leur progéniture couinante.
Rien de bien révolutionnaire, mais cela se tient, avec Raf Vallone, tjs très bien même si son rôle aurait pu être un poil étoffé et Carlo Bianco (?) en milliardaire lucide (et porte-parole du réa).
Sa tirade finale n'a pas vieilli sur la médiocrité de la race humaine même sans Covid ou élections. Les dix dernières minutes valent leur pesant de Gorgonzola.
Cela n'est pas une "Comédie italienne" au sens strict du truc, ni même du néo-réalisme rose, mais un Lattuada correct et peut-être même audacieux pour l'époque, entre Démocratie Chrétienne hypocrite et cocos stal. En 1954, nous sommes encore en pleine reconstruction et loin, encore, du "miracle" italien.
Qu'aurait donné ce sujet dans les mains d'un Autant-Lara...ou d'un Risi. Mystère et fantasme.
A voir pour les fans de l'époque et pour ceux qui pensent que Martine Carol c'est juste Angélique (pardon Caroline) ou Lola Montés. Comme Michelle Mercier, elle mérite mieux, le cinéma est si injuste et réducteur.