La télévision, cette engeance diabolique, nous livre de temps à autre et à condition que vous arriviez à tenir les yeux ouverts jusqu'à des heures improbables, des petites oeuvres sorties on ne sait par quel cerveau imaginativement cultivé d'un directeur des programmes échoué dans le secteur public.
Alors on regarde un peu fasciné le travail du fondateur des entreprises anglo-saxonnes des maisons de réparations de voiture, un très beau noir et blanc en l'occurrence. L'histoire riche, un peu gâchée par les panneaux annonçant les chapitres, mais reste globalement intéressante. Quoiqu'un peu expédiée malheureusement, car si le réalisateur prend la peine de tout raconter, la fin est vite passée alors que l'enjeu (la colère divine, sous forme de la peste, s'abattant sur une ville décadente) était diantrement bien géré jusque là.
Ce n'est pas très grave en soi. La bobine ayant souffert du temps donne un beau cachet à la réalisation impeccable, avec des effets spéciaux vraiment bien foutus (pour l'époque). Beauté des paysages et des décors, des costumes, histoire franchement sympa, la musique peut-être pas inoubliable, accompagne et soutient de toute sa densité l'ambiance du film. La violence de la première guerre mondiale étant passée par là, la thématique et l'ambiance s'en ressentent fortement.
Alors on peut difficilement s'accommoder du jeu outrancier des acteurs/trices bien sûr, mais c'est un film muet. Non, pas sourd-muet, juste muet.
Peut-être pas un classique - il lui manque peut-être un peu de substance et des acteurs/trices un brin plus charismatiques, mais une sympathique découverte un tant soit peu que des panneaux noirs remplaçant la parole ne vous dérangent guère.
Il faudra, par ailleurs, espérer que le directeur des programmes ait encore quelques films de cette période et, pourquoi pas, de ce réalisateur, pour continuer un voyage dans le temps aussi fructueux pour nos cellules grises.