Avec ce film Louis Malle réalise le pendant féminin de " Lacombe Lucien ".
Le sujet de fond me semble l'innocence bafouée , la solitude de l'enfant évoluant dans les références de son environnement imposé . Le sujet est ce que l'enfant adopte de position lui semblant de la force , de cette force qui va lui permettre d'être adulte, de s'approprier sa vie et d'acquérir ce et ceux qu'il aime .
Cette innocence sans filtres sera modelée par des instants de fascination générés en observant les adultes, ce qui formera l'enfant dans ses choix. D'ou la première scène (c'est un spoile mais c'est la première scène donc ça compte pas ) ou elle assiste a la naissance de son frère, a sa propre naissance, a la fatalité de son origine. Quand l'enfant naît il ne sait pas qu'il est né . Il est juste là entouré d'adultes modèles et qu'il imite. Quand on naît chez les fous il faut être fou pour exister.
Le film est plusieurs fois dérangeant, c'est volontaire, La petite fille qui se comporte en femme affranchie n'était pourtant pas si rare en 1900 .
Le film est une reconstitution d'un bordel a la Nouvelle Orléans, de son quotidien, ou la petite est chez elle, ce lieu ou l'alcool coule a flot, ou le piano sonne toute la nuit, ou chaque jour des dizaines d'hommes viennent pour passer du temps avec les filles, dont sa mère; c'est son travail ! Et à "La Petite" c'est sa maison; elle y est née .
Film qu'il faut avoir vu, tout comme "Lacombe Lucien" .
Sauf si vous voyez les films pour, avant tout, vérifier s'ils sont conformes a la bien-pensance ; auquel cas évitez un défrisage .