Une force émotive inattendue
Un film simple abordant une problématique complexe, la rencontre silencieuse entre les caprices d'un vieillard et les blessures d'une jeune femme. Envoutant!
Tourné au bord du lac Léman, en Suisse, la petite chambre touche rapidement le spectateur par la manière subjective dont l'histoire nous est présentée. Plus efficaces que de longs discours, les deux réalisatrices nous offrent une ode visuelle, une vraie rhétorique du silence engendrant une force émotive inattendue.
Edmond se comporte en gamin têtu et borné. Rose, sa nouvelle infirmière tente de garder son calme professionnel, mais pour atteindre le vieux, elle n'aura d'autre choix que de rentrer dans son jeux, de céder à ses caprices, d'humaniser leur relation. Des blessures profondes referont surface grâce à cette complicité naissante et inattendue.
Volontairement réaliste dans sa réalisation, l'intimité résultante force le respect. Tantôt touchante, tantôt amusante, la relation unissant le vieil homme et son infirmière nous apparaît véritablement chargée d'émotion. Ne tombant jamais dans le mièvre ou le pathos moralisateur, "La Petite Chambre" marque par son innocence et sa finesse.