La Petite Chambre par Iphigénie
Non, "La petite chambre" n'est pas un film parfait. Et pourquoi attendre la perfection, si celle-ci existe, du premier film de deux jeunes réalisatrices ? Pourtant, "La petite chambre" est une belle surprise dans le paysage cinématographique. Eh oui, un film suisse, de réalisatrices quasi inconnues jusqu'ici (elles avaient déjà tourné quelques courts métrages), nous offre des dialogues fins, précis et intelligents. Le jeu des acteurs sonne juste : Michel Bouquet, dans le rôle d'Edmond confronté à la vieillesse, est épatant, jamais caricatural. Quant à Florence Loiret Caille qui tient le rôle de Rose, une jeune infirmière à domicile qui n'arrive pas à se remettre de la perte de son enfant mort-né, elle est tout simplement bouleversante . Espérons que ce film lui servira de tremplin à sa carrière. Ce film m'a touchée, émue, de bout en bout et, pourtant, je ne saurais véritablement expliquer pourquoi. Peut-être est-ce parce que derrière les sujets lourds et difficiles à traiter que son le vieillissement et la perte d'un enfant, les réalisatrices ont su insuffler la vie, l'espoir, au travers de quelques répliques légères ici ou là, respecter le point de vue de tous les personnages impliqués, sans jamais porter de jugement, gagner la confiance des acteurs qu'elles ont dirigé comme il le fallait et créer une complicité entre eux que l'on ressent fortement. Un film suisse ? Beuh, pas très exotique, me direz-vous. Et moi, je vous réponds : courez voir "La petite chambre", osez "La petite chambre", ça vaut bien d'autres films plus dépaysants qui plaisent avant tout de par leur caractère ethnographique (il faut bien le dire), vous ne serez pas déçus !