Dans la petite ville de Carvel, il ne se passe strictement rien, et Kay Brannan en sait quelque chose pour y avoir vécu toute sa vie. La jeune fille commence à vraiment se lasser de la monotonie d'une existence réglée comme du papier à musique, entre son travail à l'épicerie, les repas en famille et les promenades vespérales avec son soupirant. Aussi, lorsqu'elle croise la route de Bob Dakin, un séduisant médecin, elle se laisse emmener faire la fête. Au bout de cette nuit d'ivresse, le riche bostonien et la petite provinciale se marient sur un coup de tête. Au réveil, c'est la gueule de bois : Bob apprend à Kay qu'il est fiancé à une autre, et qu'un scandale ruinerait sa réputation et sa carrière. Il lui propose alors le compromis suivant : pendant six mois, entretenir l'illusion d'un mariage heureux, puis divorcer discrètement, et retourner ensuite chacun à sa petite vie. Kay accepte, et les voilà partis pour une fausse lune de miel à bord du yacht de Bob...
Une sympathique comédie sur le thème favori d'Hollywood - le mariage - qui nous sort les grosses ficelles du genre : les quiproquos, les bêtises, le triangle amoureux, les gens de condition sociale différente qui finissent par s'éprendre, le happy end, etc. C'est amusant de voir Robert Taylor, tellement habitué par la suite aux rôles de vieil ours bourru, jouer les jeunes premiers au cœur tendre ! Sympa aussi de voir James Stewart, même dans un tout petit rôle. Une grande et belle découverte en revanche (pour moi), celle de Janet Gaynor, qui illumine le film de son sourire et ses douces manières. Œuvre mineure dans les filmographies respectives de ces trois illustres acteurs, et aussi de son réalisateur William A. Wellman, La Petite Provinciale n'a donc rien d'indispensable, mais on se laisse facilement happer par cette charmante romance.