Pas ouf ce McFish

A la vue de cette affiche des plus vintages et à la lecture d'une description promettant des "images baroques" et un "opéra électro", je dois avouer avoir été fortement hypé. La Petite Sirène ayant en plus l'apparent bon goût d'avoir été réalisé en République Tchèque, pays dont la créativité cinématographique m'a si souvent surpris.

J'étais déjà en train de me frotter les mains lors des premières scènes, de si beaux costumes et décors ne pouvaient pas être annonciateurs d'une œuvre médiocre. Hélas au bout d'une vingtaine de minutes, il faut se rendre à l'évidence : il y a quelque chose qui ne fonctionne pas. Il y a même quelque chose qui déconne fortement, tous les ingrédients sont là - une histoire qui a fait ses preuves, des partis pris artistiques, des acteurs plutôt débrouillards - pourtant l'ensemble a la saveur oubliable d'un burger tiède.

Quelle est donc cette cuisson qui manque dans la recette ? Cela saute rapidement aux yeux, la réalisation est d'une absolue tiédeur. Malgré la beauté formelle des décors, la plupart des plans ne sont pas réellement beaux, la faute à un manque de créativité ahurissant en termes de placement de caméra et une flemme absolue quand il s'agit de la manier. C'est d'autant plus dommageable que, l'histoire étant fameuse - grâce au conte d'Andersen puis encore plus quelques décennies plus tard via l'adaptation Disney - les enjeux narratifs sont connus et ne vont que peu être chamboulés. Ce n'est donc pas ce qui est montré qui va pouvoir nous émouvoir, mais la manière dont cela nous est montré. Impossible ici donc de rentrer dans cette œuvre bien trop sage qui n'est à mes yeux qu'un film de décors et de costumes, chose d'autant plus improbable que de tels décors devraient inspirer à une mise en scène des plus créatives. Monsieur Kachyna, vous êtes un flemmard.