Je serai direct , j'ai revu ce film hier (14 février 2022) pour la quatrième fois en moins de six mois, ça doit dire qu'il me touche car je ne suis pas maso.
Zhao Tao, l'égérie/épouse de Jia Zhangke, comédienne non professionnelle, y interprète ici son premier rôle sans son mari derrière la caméra. Je me demande si elle n'y est pas encore plus profonde ainsi détachée de son (formidable) cinéaste de mari d'autant qu'elle y incarne une chinoise déracinée et exploitée en Italie.
L'histoire très simple nous montre la belle relation entre Li (le titre original est Io sono Li) et Bepi lui aussi un déraciné puisque yougoslave d'origine. C'est l'expérimenté Rade Šerbedžija qui s'y colle (du dernier Kubrick à John Woo en passant par maître Clint) et il y est une fois de plus remarquable.
Andrea Segre signe ici son premier film de fiction (cette Petite Venise a dix ans déjà), c'est un documentariste hors-pair et tous ses films de fiction tournent autour du déracinement, de l'arrachement (voir le superbe L'ordre des choses du même Andrea Segre).
Tout ici est filmé avec beaucoup d'humanisme (certains l'ont trouvé mièvre, tant pis pour eux), de simplicité et sans jamais juger.
Andrea Segre filme admirablement l'Italie, la mer, l'eau et ses personnages qui sont tous formidables.
Si vous ne connaissez pas ce film, louez-le, achetez-le, je vous le recommande chaudement.