Un tableau réaliste et sincère de la vie ordinaire
"La Petite Venise" relève de la chronique digne de la vie ordinaire. Évoluant lentement, le récit suit le chemin de Shun Li, chinoise exploitée par un réseau d'immigration, dont la seule motivation est de faire venir son fils à ses côtés en Italie. Elle va rencontrer Bepi, un pêcheur d'origine yougoslave, avec qui elle nouera un peu plus qu'une amitié, ce qui ne va pas aller sans déranger ceux qui les entourent...
Andrea Segre imprègne son film, simple et authentique, d'une mélancolie et d'une beauté sans prétention. Il fait nôtre la lagune vénitienne dont la photogénie transperce l'écran : la lumière vient nous cueillir et confère au film une nuance onirique fort bienvenue. Ici, la suggestion règne, tout est sous-jacent et délicat. Bémol scénaristique : les ellipses finales fragilisent quelque peu le récit.
Un beau moment de cinéma.