Pas très flateur pour le nihilisme.

Dans cette oeuvre, plébiscitée par arte, on tombe dans tous les panneaux, tous les clichés. La boue jusqu'aux genoux, les soldats stoïques errants sans but. Il n'y a plus la Marne, Verdun, Sedan, juste des tranchées jonchées de cadavres, et des officiers malpolis.

Que dire sinon que "voyage au bout de la nuit" tient presque du roman à l'eau de rose comparé à "la peur"...

Les seules vagues références au patriotisme, qui animait avant tout l'âme de ces soldats, sont dès le début mis en regard de leur inculture, de leur grossièreté, de leur alcoolisme, réels ou fantasmés.

Il reste un genre de récit limite onirique, révélant l'individualisme forcené du narrateur drappé dans les oripaux de la critique sociale. Ennuyeux comme une psychothérapie un soir de pluie. J'ai lu le mot "nihilisme" quelque part... C'est pas très flateur pour le nihilisme.

Pour ma part la seule peur que j'ai ressenti , c'est la peur qu'un poilu, ou qu'un historien se retrouve devant ce film. Ici un ou deux camions de ravitaillement, et là deux brancardiers tranportant un cul-de-jattes. C'est presque gênant tant il n'y a pas une once de réalisme. Pas une seule mitrailleuse, alors que ce sont elles et les gaz qui ont causé le plus gros des dégâts, et dont il fallait avoir "peur". On sent bien que l'auteur maîtrise son sujet et que c'est pas une de ces pseudo oeuvres de commande.