Creeping Death
Il est parfois de ces films qui auraient méritaient un meilleur traitement ou bien un réalisateur différent. Si l’on doit plusieurs des meilleures oeuvres lovecraftiennes portés sur grand écran aux...
le 18 oct. 2024
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Il est parfois de ces films qui auraient méritaient un meilleur traitement ou bien un réalisateur différent. Si l’on doit plusieurs des meilleures oeuvres lovecraftiennes portés sur grand écran aux studios de Charles Band (Re-Animator, From Beyond, Castle Freak), Lurking Fear ressemble à une mystérieuse anomalie totalement tombé dans l’oubli. À l’origine destiné à Stuart Gordon, cette adaptation de l’une des plus célèbres nouvelles du maître de providence fut remisé au placard à la suite de la banqueroute d’Empire International Pictures avant d'échouer dans les mains du scénariste C. Courtney Joyner (Trancers 3) quelques années plus tard.
Le Sous-sol de la Peur
Comme un large contingent des productions Full Moon de l’époque, le film fut tourné à Bucarest au sein du Castle Films Studios. Cela permettait à Charles Band de faire des économies substantielles (environ 70%) en raison des avantages fiscaux associés. De la nouvelle d’origine, le réalisateur ne conservera que le mystère autour de la famille Martense et ces fameuses goules tapis dans les sous-sols de la ville allant de maison en maison en passant par les fondations, et les grilles d’aération pour attaquer les habitants et dévorer leurs enfants. Mais plutôt que de réaliser une œuvre orienté épouvante horreur comme le fera Gordon avec Castle Freak, C. Courtney Joyner préfèrera livrer un film d’action crépusculaire dans la lignée d'Assaut de John Carpenter.
L’histoire tournera donc autour de John Martense, un ex-taulard se voyant confier la mission de récupérer le butin d’un braquage que son père avait planqué dans le corps d’un défunt enterré dans une tombe du cimetière de Leffert’s Corner. Il s’agit d’une ville fantôme dans laquelle les derniers habitants tentent de combattre des créatures sortant de leur tanière la nuit tombée. Mais une cohorte de gangsters compte bien remettre la main sur le magot qui leur appartient.
Tout ce petit monde va donc se retrouver au cœur d’un chassé-croisé afin de s’échanger des coups, des noms d’oiseaux et des volées de plomb. La situation poussera les forces en présences à se réfugier au cœur d’une église pour tenter de résister aux attaques d’un ennemi commun qui ne fait aucune distinction de camp. Le scénario évoque à bien des égards Une Nuit en Enfer bien que le film de Robert Rodriguez ne sortira que deux ans plus tard. D'ailleurs, Quentin Tarantino jure l’avoir écrit des années plus tôt. On veut bien le croire.
Que serait une adaptation lovecraftienne sans la présence de Jeffrey Combs au casting ? A l’instar de Bela Lugosi avec Dracula, ou de Boris Karloff avec Frankenstein, on peut légitimement l’associer à l’univers du maître de providence qu’il interprétera avec son faux menton dans le cadre de l’anthologie Necronomicon. Le comédien étant à la Full Moon ce que Peter Vushing fut à la Hammer. Vincent Schiavelli, Jon Finch, Blake Adams, et Paul Mantee s’adjoignent à la distribution avec quelques donzelles armés de gros calibre, notamment une plantureuse femme fatale (Allison Mackie, une simili Sharon Stone) ainsi qu’une brunette en mission commando (Ashley Laurence).
Règlement de compte à Leffert's Corner
Si la bande annonce tonitruante rythmé par des détonations et des explosions promettait un divertissement méchamment burné, il n’en sera finalement rien. Les survivants restant le plus souvent recroquevillés dans l’église, à attendre la prochaine attaque soudaine et sournoise, du moins, quand ils ne chercheront pas à s’écharper pour reprendre le contrôle de la situation. En dépit d’une durée resserrée d’à peine 1h17, et de quelques scènes d’actions éparses (fusillades, bastons, cœur dépoitraillés), C. Courtney Joyner peine à faire décoller son intrigue en raison d'une mise en scène assez peu inspiré et dénué de toute tension.
Le réalisateur n'arrivera jamais à véhiculer le sentiment d’urgence et d’effroi nécessaire (la séquence dans la crypte servant de point d’orgue au récit est assez représentative), préférant dynamiter l’entreprise à grand renfort d’effets pyrotechniques. Finalement Lurking Fear se résume à son combat de catch entre groluches dans la boue, ses goules mono-expressives confectionnés par Michael Todd que le cinéaste peine à mettre en valeur, et sa série d’explosions finales qui à dû coûter au moins la moitié du budget. Nous ne pourrons donc qu’amèrement regretter le choix du metteur en scène, surtout en considérant le travail de Stuart Gordon opéré sur Dagon quelques années plus tard (une autre adaptation lovecraftienne cette fois tiré du Cauchemar d’Innsmouth), un survival effrayant, gore et sans concession.
Le sage pointe la lune, l’idiot regarde le doigt. Alors s’il te faut un guide pour parcourir l’univers étendu de la Full Moon Features, L’Écran Barge te fera découvrir le moins pire et le meilleur de l'oncle Charles Band, le Walt Disney de la série bis !
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le 18 oct. 2024
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