Une perverse mélodie
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Et si la lecture "cinéphilique" de "la Pianiste", voyant dans ce film du grand inquisiteur Haneke la peinture malaisante, froide, hautaine et agressive (forcément, on est "chez Haneke", bonjour les clichés faciles de la critique !) d'une femme prisonnière d'une apparence lisse et sombrant dans ses pulsions jusque là refoulées, était complètement à côté du sujet ? On peut aussi en effet voir ici l'étude attentive, plus empathique qu'on peut le penser au premier abord, d'un cas clinique malheureusement classique : probablement violée par son père dans son enfance et détruite psychologiquement par le "refus de voir" de sa mère, Erika se débat entre confusion sexuelle et demande d'amour envers cette dernière. Sous cet angle "psychanalytique", "la Pianiste" jette un regard formidablement juste "techniquement" sur une victime et sur ses stratégies de survie professionnelles, familiales et amoureuses, et notre opinion sur le "jeu pervers" de Haneke se trouve désamorcée : porté par une Huppert au sommet de son Art, comme on dit, et une Annie Girardot d'une justesse bouleversante, (et malgré la maladresse d'un Benoît Magimel visiblement mal à l'aise), "la Pianiste" s'avère l'un des grands films d'un réalisateur qui allait donner le meilleur de lui-même la décennie suivante. [Critique écrite en 2014]
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films avec Isabelle Huppert et Les meilleurs films de 2001
Créée
le 21 juil. 2014
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