"Ensemble, singes forts."
Se situant dans la continuité de la trilogie-reboot des années 2010 (environ 300 ans après la mort de César) et bien avant les événements du film original de 1968 (dont on reconnaît certains éléments visuels et quelques notes de musique de Jerry Goldsmith), faisant ainsi le lien entre les deux, ce «Nouveau Royaume» s'est avéré une très chouette surprise à mes yeux, moi qui ne savait pas trop à quoi m'attendre.
Réalisé par Wes Ball (la trilogie du «Labyrinthe»), voilà un divertissement en mode film d'aventure/S-F de très bonne tenue.
Évoluant sur une Terre où la nature a repris ses droits et peu-à-peu fait disparaître les traces d'une civilisation humaine et autrefois dominante, et basant (comme trèèès souvent) son récit sur «Le voyage du héros» de Joseph Campbell, ce nouveau volet nous dépeint un monde où les paroles fédératrices de César ont été détournés, avec le temps, de leur sens originel, et ce pour mieux servir un discours plein de rage et de haine envers les "échos" (humains) et tous ceux qui s'opposeraient à la vision de leaders tyranniques tels que Proximus César, le principal antagoniste de ce nouveau chapitre.
Alors que le fossé entre les singes et les humains n'a jamais été aussi grand, le jeune Noa, dont le village a été détruit par les hordes de Proximus, va devoir apprendre à faire confiance à Mae, une humaine bien plus évoluée que les autres, pour libérer son clan...mais pas seulement.
Accompagné d'effets spéciaux toujours aussi soignés (en particulier dans le rendu réaliste des singes. Le travail sur les regards et les pelages est assez impressionnant), Ball nous propose un film possédant une ampleur indéniable et une bonne dynamique, alternant scènes d'action prenantes et séquences plus introspectives, permettant de donner de l'épaisseur à ses protagonistes.
Et dans ce monde où la domination s'est inversée, la grande question, qui a traversée toute la saga, reste elle inchangée : "Les singes et les humains peuvent-ils vivre côte à côté ?". Au vu de sa fin ouverte, la réponse s'annonce toujours aussi complexe.
Certes, ce nouveau film n'atteint pas tout à fait la force émotionnelle et qualitative de la trilogie précédente, la faute à un scénario assez classique, ainsi qu'à l'absence d'un personnage aussi charismatique que celui de César.
Mais malgré cela, un récit initiatique, abordant les thématiques de l'appropriation, de la défiance et de l'héritage, dans lequel je me suis laissé totalement embarquer, et qui peut figurer sans trop de problèmes dans les blockbusters réussis de ces dernières années (et ils ne sont pas si nombreux que ça).
Bref, une belle petite réussite, dont je n'ai pas vu passer les 2h25. Vivement la suite ! 7,5/10.