César, le héros de la trilogie (vraiment réussie) de Matt Reeves, est mort depuis 300 ans. Mais dans cette (sans doute) nouvelle trilogie, Cesar est devenu, au pire un prophète, au mieux un demi-dieu. Et les nouveaux personnages arrivent.
Comme au tout premier film (celui de 1968), chez les singes, les rôles sont clairement répartis : les chimpanzés sont plutôt gentils et pacifiques (quoique) mais faut pas les chercher, les orang-outans sont les sages et ils ne vivent pas en troupeau, et les gorilles sont les guerriers sanguinaires.
La première partie démarre un peu trop classiquement pour être complètement captivante. Mais c'est évidemment le déclencheur de la suite. Et on met du temps à voir où on nous emmène. Mais les deux rencontres que va faire Noa dans ses pérégrinations (cf l'affiche) symbolisent les deux principaux ressorts et réflexions de l'histoire : la religion et la place de l'homme dans ce nouveau monde.
Ce qui est intéressant, quand on compare à la version de 1968 (attention, ce n'est pas la même histoire, mais on peut quand même s'amuser au jeu des 7 erreurs), c'est qu'en 1968, l'homme est esclave et c'est la religion qui en justifie l'esclavagisme (cf la justification de la colonisation par l'homme européen à peu près partout dans le monde). Dans la version 2024, la religion est une illusion qui peut même amener à l'esclavagisme de ses propres congénères, quand l'être humain semble trop abruti pour servir à quoi que ce soit.
Même si ce premier film de la nouvelle trilogie nous laisse un peu sur notre faim, avec un démarrage moyen, un héros, Noa, moins charismatique que César, le plaisir est là, et on n'a pas complètement l'impression de se divertir idiot. Et puis, un film avec William H Macy ne peut pas être complètement un mauvais film.