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Si la tentative de reboot de Tim Burton s’était soldée par un échec cuisant, le cinéaste jusqu’alors singulier sortant d’une thérapie (réussie, tant mieux pour lui, mais au détriment de sa créativité) et tentant de rentrer dans le moule Hollywoodien, c’est la collaboration entre les scénaristes et producteurs Rick Jaffa et Amanda Silver qui relance la machine, et rend ses lettres de noblesse à l’une des premières sagas du septième art : La Planète des Singes. Pour ce reboot en forme d’arc explicatif du film de Schaffner, le duo engage Rupert Wyatt à la réalisation, qui fait un boulot honnête sur ce volet mais n’aura pas d’autres faits d’armes remarquables dans sa carrière. Non, les forces de Rise sont toutes autres.
Contrairement à ses prédécesseurs, ce prequel choisit de placer le spectateur du côté des primates, avec en pièce centrale César, héros voué à devenir une figure mythique au sein de son univers, et un personnage mémorable dans son medium. L’humain est l’antagoniste, dont l’influence néfaste déteint sur certains membres de la tribu simiesque qui se forme sous nos yeux, en faisant un miroir de notre espèce. Un miroir qui se construit autour du “No!” prononcé par notre meneur chimpanzé. On renvoie à Spartacus, et plus généralement à l’affranchissement de l’esclave, à celui de l’enfant qui refuse les ordres. Le non comme arme de rébellion et affirmation identitaire. Une idée à priori simple, mais qu’il était aisé de ne pas faire fructifier. Or, c’est ici le pivot émotionnel du film, le moment où le spectateur, autant que les protagonistes, tressaille. Le cri sorti des entrailles de César résonne, et tout change.
Pour atteindre cette efficacité, pour rendre l’empathie aisée, les équipes de Weta ont été engagées pour les effets visuels et la performance capture, et qui de mieux pour porter le rôle principal que Andy Serkis, coutumier de la société de compatriotes néo-zélandais ayant déjà signé ses deux grand rôles précédents : Gollum et King Kong. La technique est à la pointe et rend l’ensemble crédible, propulsant la franchise dans une immersion jusqu’alors impossible.
Et alors que le film se conclut sur une pandémie naissante, le genre de thèmes dont les échos sont bien différents dans notre monde post-2020, il rencontre le succès commercial qui permet à une trilogie de se former, pour mon plus grand bonheur.
La franchise en critique:
Planet of the Apes (1968)
Dawn of the Planet of the Apes
War for the Planet of the Apes
Kingdom of the Planet of the Apes