La Planète des Singes: Les Origines
Dans l'exercice de la préquelle, désormais à la mode à Hollywood, il y a des franches réussites (le récent X-Men: Le Commencement) mais aussi des gros ratés (Star Wars: La Menace Fantôme, Hannibal: Les Origines du Mal). Alors quand on s'attaque à l'une des sagas de science-fiction les plus mythiques du cinéma, le résultat est forcement attendu avec une certaine appréhension. Fort heureusement pour les fans de l'œuvre de Pierre Boule, La Planète des Singes: Les Origines se classe dans la première catégorie.
Réalisé par Rupert Wyatt, le film réussit à raconter de manière crédible la genèse des évènements qui se déroulent dans les films avec Charlton Heston. Situé à notre époque, l'histoire raconte comment des chercheurs d'un grand laboratoire pharmaceutique vont déclencher le soulèvement des primates en leur injectant un virus censé guérir la maladie d'Alzheimer, et se focalise dans une première partie sur la relation qu'entretient le héros du film avec le chimpanzé César. Recueilli dès sa naissance dans le foyer du personnage principal, le singe développe des facultés inouïes d'intelligence mais s'adapte difficilement au milieu urbain. Si cette amitié entre James Franco (toujours aussi convaincant et charismatique) et son chimpanzé est aussi crédible et touchante, c'est grâce à l'incroyable prouesse technologique des studios de la Weta Digital (qui ont déjà donné vie à Gollum et King Kong) qui par la magie de la motion capture et de l'interprétation d'Andy Serkis, sont parvenus à donner vie à César. A leurs côtés, les seconds rôles humains paraissent bien fades, à l'image de Freida Pinto, belle mais effacée, ou de Tom Felton caricatural.
Habilement rythmé et construit, le film se suit sans temps morts et propose quelques plans visuellement impressionnants (l'assaut des singes sur le Golden Gate Bridge). Avec son style réaliste, le film ne prend pas le spectateur pour un mangeur de popcorn sans cervelles et propose des pistes de réflexion pertinentes sur la tendance auto-destructrice de l'homme, sa soif de pouvoir et de profits... Intelligent, visuellement percutant et généralement efficace, La Planète des Singes: Les Origines réussit le pari audacieux de relancer une franchise mythique, ternie par la version scandaleusement vide de Tim Burton, en offrant un blockbuster pertinent et divertissant à la fois. La réussite de l'été à ne pas manquer.