Un film soviétique de science-fiction, forcément, ça donne envie. D'autant plus que ça ne court pas les rues. Il y a Solaris, me direz-vous. Certes, mais Solaris, c'est avant tout du Tarkovski, donc quelque chose qui est à part, qui ne ressemble à rien d'autre. Un inclassable. Alors qu'un film simple, bien symbolique de la production de l'époque, ça pouvait être intéressant.
Et voilà chose faite, une fois de plus grâce à Rano 84 (http://www.senscritique.com/liste/BLOG_IL_ETAIT_UNE_FOIS_DES_FILMS_FANTASTIQUES_vos_notes_vos/318486)
La Planète des tempêtes, c'est Vénus, qu'un groupe de courageux astronautes soviétiques vient explorer. Forcément, au début, il y a un côté presque "exotique". La mise en scène sobre, les trucages sympathiques par leur aspect fauché, les acteurs à la face marmoréenne, ça a un petit air spécial, agréable presque. Et puis, il y a un robot qui paraît complètement plagié sur celui de Planète Interdite, et ça aussi, ça vaut le détour.
Et puis, pour vraiment faire film d'époque, on a droit au couplet sur les glorieux scientifiques qui savent se mettre en danger pour la gloire de la mère patrie et l'honneur du prestigieux peuple soviétique. Rien que ça, c'est énorme !
Oui, mais au bout d'un moment, ça devient chiant. Le marmoréen devient inexpressif (les acteurs sont joyeux comme des personnages bergmaniens écoutant la Marche Funèbre un après-midi pluvieux de Novembre), la sobriété de la réalisation devient ennui, même le montage est foiré (putain ! dans la patrie d'Eisenstein et de Vertov, c'est quand même la honte !). D'autant plus qu'il ne se passe pas grand chose, et que le peu qui arrive se déroule à la vitesse d'un escargot asthmatique. On suit les explorations pas à pas, et il faut un temps fou pour faire un seul pas, alors vous imaginez le marathon... Et quand les monstres de latex passent à l'attaque, le ridicule s'ajoute à l'ensemble ; bon, a priori, ce n'est pas pour me déplaire, surtout qu'on se dit : "chouette, ça va bouger !" Ben, pas vraiment, en fait... Ce film, c'est Star Trek version neurasthénique
Cependant, le scénario essaie de tirer le tout vers le haut avec des énigmes assez sympa, du genre : comment cette planète peut-elle être peuplée, etc. Et la fin hausse un peu le niveau en faisant une incursion vers le mystérieux. Hélas, ce n'est que frôlé, à peine abordé dans les dernières minutes, et c'est d'autant plus dommage qu'il y avait là matière à faire quelque chose de plus intéressant. Selon notre humeur du jour, ça permet de finir soit par une note plus élevée (c'est mon cas), soit avec une frustration plus importante.
M'enfin, ça reste une petite expérience à faire.