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Introduction contextuelle:



Cette période de confinement aura permis aux plus naïfs de mon entourage de comprendre mon cynisme désabusé quotidien en découvrant les pires travers de l'humanité à l'image du personnage de Candide. Un virus frappe la planète et ce sont l'intégralité des magasins du pays qui sont dévalisés en PQ, pâtes, riz,... On brise les vitres des professionnels médicaux et paramédicaux qui ont malheureusement laissé leur caducée sur leur pare-brise en espérant leur voler leur gel hydroalcoolique... Pourtant quelques jours plus tard, une fois l'obligation de rester chacun chez soi prononcée par notre président de la république, la plupart est de sortie sous de multiples prétextes plus futiles les uns que les autres à un moment où les soignants sont contaminés les uns après les autres. Framboise sur la pana cota , il y a quelques jours, avec une file de voitures de plusieurs kilomètres à Paris pour un départ en vacances, comme si de rien n'était.


La plateforme, dystopie anti-consumériste/capitaliste sort donc à point nommé sur Netflix.
Ce film espagnol réalisé par Galder Gaztelu-Urrutia est d'ailleurs un franc succès. J'espère que ce soit pour sa mise en abime de Don Quijote et non uniquement pour son côté horror / trash, sans quoi, on a juste donné de la confiture aux cochons.



Le synopsis:



On y suit Goreng se réveillant dans une cellule d'une tour-prison. 2 par cellules étalées à la verticale sur le principe fondamental du Centre Vertical d’Autogestion: Trimagasi, son compagnon de cellule, lui explique le concept. Une plateforme se déplace de haut en bas pour fournir de la nourriture aux prisonniers du 1er au dernier étage. Cependant, rien ne garantit que l'étage du dessus laissera à manger pour l'étage du dessous (magnifique allégorie du ruissellement, n'est-ce pas?). Nous suivrons donc Goreng, qui va voyager entre les étages d'un mois à l'autre, de manière totalement aléatoire, découvrir la faim et jusqu'où celle-ci peut pousser un être humain.


Plusieurs personnages secondaires feront leur apparition au fur et à mesure, chacun représentant une forme de comportement dans la société, de l'individualiste/survivaliste à l'idéaliste en passant par l'administratif désillusionnée jusqu'au révolutionnaire.



Mon avis:



J'adore les films à plusieurs lectures, celui-ci est loin de faire exception. Au final, je retiens principalement de cette œuvre en huis clos la matière première tout en symbolique, moelle substantifique dont je me régale. Je suis même passé un peu à côté du gore de la chose (dont je suis pourtant friand) pour me focaliser sur le message.
Je ne comprends pas les notes timorées sur Senscritique d'autant que la majorité des critiques est très bonne bon sang! Pourquoi bouder son plaisir? Ce n'est pas un mets d'exception, mais ne crachons pas dans la soupe, sa force réside dans une métaphore rondement menée de bout en bout. Ses 1h34 s'enchainent très rapidement, il n'y a aucun temps mort, l'action et les concepts défilent dans ce décor minimaliste et chacun peut y piocher à sa guise dans ce banquet.



Conclusion:



Allons-donc! Je viens de vous présenter le menu et vous le recommande chaudement, ou crument plutôt. Foncez et délectez vous de cette petite pépite (de chocolat)!



Bonus:



Pour ceux qui l'ont déjà vu, en digestif, je vous sers les explications du réalisateur concernant la fin du film!


« Pour moi, le dernier niveau n’existe pas. Goreng est mort avant de l’avoir atteint, et il s’agit juste de la représentation qu’il en avait et ce qu’il croyait qu’il fallait faire. »


Par contre, d'autres théories vont à son encontre:


Une scène, toutefois, qui survient à peu près au milieu du film, pourrait venir remettre en doute la fin explicitée plus haut.
En effet, on y voit un maitre d’hôtel sermonner ses employés car il a retrouvé une panna cotta avec un cheveu dessus.
Ainsi, il est possible que la petite fille n’ait été que le fruit de l’imagination de Goreng et Baharat et qu’elle n’ait jamais existé.
Cela signifierait que cette scène est en réalité la toute fin du film, et que les deux hommes ont réussi à faire remonter le dessert intact… mais avec un de leurs cheveux dessus.
Le maitre d’hôtel finit quoi qu’il en soit par gronder ses employés, comme si un de leurs cheveux à eux était responsable du renvoi de la panna cotta.
Comme si finalement, les prisonniers avaient refusé de manger le dessert par coquetterie.
J'adore l'ironie que dégage cette idée!!


Ce sera tout pour moi ;-)

Alienure
7
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le 7 avr. 2020

Critique lue 315 fois

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Alienure

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