Victoria Bedos réalise ici son premier film, sorti cette année, qui n'est pas mal mais sans plus. En effet, si la bande-annonce séduit de par l'originalité du sujet, le film retombe quant à lui très vite dans un conformisme grand public. Ce que je veux dire par là, c'est que le film aborde des sujets intéressants mais ne les creuse jamais vraiment, pour vite revenir à quelque-chose de conventionnel histoire de toucher le plus large public possible. Car nous parlons ici d'une adolescente qui, pour séduire un garçon qu'elle aime, se déguise en Léo. Évidemment, elle tombe dans l'engrenage du mensonge, n'osant jamais lui dire la vérité. On aborde alors ici des questions de genre, mais pas de manière lourde et moralisatrice comme le cinéma américain a l'habitude de nous servir, mais de manière "gentillette" on va dire, d'autant plus intéressantes qu'elles passent par le prisme de l'adolescence. Adolescence, cette période dans laquelle chacun se cherche, autant dans son genre que sa sexualité mais aussi dans laquelle les apparences comptent énormément. Car oui, le film est également un teen movie, chose assez rare en France pour être souligné ! Même si tout le monde à "La Boum" en tête, le cinéma français a, heureusement, fait de bons teen movies depuis les années 80 mais ils passent souvent inaperçus, comme celui-ci d'ailleurs. Et le film tombe trop rapidement dans ce côté gentillet, notamment à cause des personnages septuagénaires dont on se fout, mis-à-part Albert qui sert autant de confident que de mère de substitution au personnage principal. Et oui, c'est d'ailleurs là que le film tombe dans quelque-chose de trop gentillet avec des personnages trop mielleux qui gravitent autour de l'adolescente, là où "La Boum" (encore celle-là) par exemple avait placé son héroïne dans un contexte familial en crise, rendant le tout plus réaliste et surtout plus intéressant. Néanmoins, je dois avouer que je n'ai pas passé un mauvais moment car même si le film reste en surface pour toutes ses questions de genre, de recherche du soi à l'adolescence, il a le mérite de les poser et puis car le film est agréable à suivre, tout simplement. Les deux héros sont d'ailleurs interprétés par Brune Moulin et Loup Pinard qui jouent bien ; Philippe Katerine étant très bon en tant que père un peu paumé de même que Pierre Richard dans le rôle du confident. "La plus belle pour aller danser" n'est donc certainement pas le film de l'année mais a le mérite d'aller vers quelque-chose d'original qui rentre malheureusement trop vite dans le conformisme que l'on attend de ce genre de comédie.