Sale bête
Je ne savais pas qu'Agnès Varda avait fait du cinéma avant la Nouvelle Vague et avant Cloé de 5 à 7 et c'est déjà assez intéressant. Ici l'on suit deux histoires en parallèle, premièrement celle de...
Par
le 26 sept. 2017
12 j'aime
La beauté de la photographie, dans ses teintes noir et blanc comme dans ses cadres soigneusement composés, n'a d'égal que la verbosité de l'ensemble qui ploie sous le poids des dialogues pesamment littéraux et mou. La curiosité de découvrir un quartier (éponyme) de Sète pousse naturellement vers la découverte de ce premier film, réalisé par la débutante Agnès Varda, et chose franchement incroyable, on ne peut que constater le puissant avant-gardisme qui l'anime vis-à-vis de la Nouvelle Vague à venir. On n'est qu'en 1955 et franchement on se croirait dans ce registre au milieu des années 60.
C'est un peu chiant à la longue, il faut l'avouer, mais beaucoup de petits plaisirs rythment cette déambulation dans le sud. Quel moment improbable, quand on découvre enfin le visage de cet acteur filmé de dos avec malice pendant un long moment : c'est Philippe Noiret, avec une coupe moyenâgeuse totalement improbable, accompagné de Silvia Monfort (qu'on retrouvera aux côtés de Gabin 2 ans plus tard dans "Le Cas du docteur Laurent"), formant un couple accessoirement fil rouge d'une partie fictionnelle de l'intrigue au gré de leur séparation et de leur réunion. En toile de fond documentaire, le quotidien des pêcheurs du coin.
Varda a composé son film avec un soin évident et éloquent, des compositions saillantes qui accrochent le regard — je pense notamment à ce regard de portraitiste lorsqu'elle fait se superposer les visages de Monfort et Noiret comme une évocation de Bergman et "Le Silence". Une facture plastique assez surprenante, mais pas si étonnante du point de vue de son attrait pour le collage, en un sens. Une post-synchronisation sauvage vient en revanche alourdir le tout, donnant aux dialogues verbeux encore plus de lourdeur et de mollesse, sur fond de musique légèrement dissonante. Ce minimalisme-là ne me parle pas du tout, et la maladresse des débuts à ses limites.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Top films 1955, Avis bruts ébruités, Réalisatrices de choix - Agnès Varda et Cinéphilie obsessionnelle — 2021
Créée
le 8 juil. 2021
Critique lue 333 fois
5 j'aime
D'autres avis sur La Pointe courte
Je ne savais pas qu'Agnès Varda avait fait du cinéma avant la Nouvelle Vague et avant Cloé de 5 à 7 et c'est déjà assez intéressant. Ici l'on suit deux histoires en parallèle, premièrement celle de...
Par
le 26 sept. 2017
12 j'aime
La beauté de la photographie, dans ses teintes noir et blanc comme dans ses cadres soigneusement composés, n'a d'égal que la verbosité de l'ensemble qui ploie sous le poids des dialogues pesamment...
Par
le 8 juil. 2021
5 j'aime
Le film qui a lancé la Nouvelle vague, hiératique et lent, au contenu parfois intéressant mais qui sonne tout de même un peu faux… Sylvia Monfort et Philippe Noiret ont beau se déplacer comme des...
Par
le 14 juil. 2013
4 j'aime
Du même critique
Ceci n'est pas vraiment une critique, mais je n'ai pas trouvé le bouton "Écrire la chronique d'une désillusion" sur SC. Une question me hante depuis que les lumières se sont rallumées. Comment...
Par
le 20 juil. 2014
144 j'aime
54
"Birdman", le film sur cet acteur en pleine rédemption à Broadway, des années après la gloire du super-héros qu'il incarnait, n'est pas si mal. Il ose, il expérimente, il questionne, pas toujours...
Par
le 10 janv. 2015
138 j'aime
21
Her est un film américain réalisé par Spike Jonze, sorti aux États-Unis en 2013 et prévu en France pour le 19 mars 2014. Plutôt que de définir cette œuvre comme une "comédie de science-fiction", je...
Par
le 8 mars 2014
125 j'aime
11