En mettant en scène La porte du Paradis, Michael Cimino nous raconte la vie de James Averill, de sa fin d'étude jusqu'à sa participation à la guerre du comté de Johnson datant de 1890 qui opposa les immigrants d'Europe de l'Est récemment arrivés au Wyoming contre les riches propriétaires de bétail qui sont présent depuis bien plus longtemps.


C'est surtout cette guerre qui intéresse Cimino, mêlant histoire intimiste, où l'on suit Ella Watson tiraillé entre l'amour de deux hommes, et dénonciation de l'horreur des États-Unis et du gouvernement qui refusa que les émigrés s'enrichissent à leur place, allant même jusqu'à organiser des massacres contre eux en les plaçant sur "liste noire" (non sans rappeler les liste noires qui sévissaient à l'époque du Maccarthysme).


Ce fut malheureusement un très gros échec lors de sa sortie, étant notamment considéré comme responsable de la faillite de United Artists. Il l dut attendre quelques années et notamment sa ressortie en 2012 avec une version longue et restaurée de 3h36 pour qu'on le reconsidère à sa juste valeur.


Effectivement, Cimino nous livre un long, sublime, crépusculaire et majestueux western, loin du sens classique du terme, bénéficiant d'un scénario intelligent et intéressant, que ce soit sur le constat social, l'étude de la nature humaine ou la politique d'un gouvernement. Les personnages sont bien écrits et passionnants, il étudie bien les relations, parfois complexes et intenses, entre eux et notamment entre l'idéaliste James, celle qu'il aime et le tireur.


La mise en scène est tout simplement majestueuse, on est totalement immergé dans ces longues, vastes et sublimes plaines, tandis que la réalisation est magnifique, tout comme la photographie, la musique et la reconstitution. Les envolés lyriques et parfois même épique sont remarquables, tandis qu'il fait ressortir toute la passion et l'émotion des personnages et enjeux. Kris Kristofferson, Isabelle Huppert et Christopher Walken font preuve d'une incroyable justesse et sont tout simplement remarquable.


Malgré l'échec à sa sortie dont Cimino ne se remettre pas, La Porte du Paradis se révèle être du très grand et magnifique cinéma, tour à tour sombre, réflexif, émouvant, lyrique ou encore majestueux, porté par de remarquables comédiens et une écriture de qualité.

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le 1 avr. 2014

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Docteur_Jivago

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