Dans sa version intégrale - peu diffusée parce que les producteurs Hollywoodiens n'ont pas avalé le message "marxiste" de Cimino, traquant de sa caméra curieuse les miséreux du monde venus échouer dans une ville de poussière et de boue (l'Amérique) avec l'espoir d'y faire fortune - "la Porte du Paradis" est un superbe anti-western grandiose et baroque, une sorte de fresque à la Tolstoï grouillante de figures bouleversées par les passions, les révoltes, les tourments et les nostalgies. Spectacle total mariant comme par magie le grandiose (cavalcades, morceaux de bravoure) et l'intime (des plages de calme inattendu, presque de bonheur), "La Porte du Paradis" prouve que Cimino est un maître du cinéma moderne. [Critique écrite en 1981]