"La porteuse de pain" raconte le destin d'une femme injustement accusée de meurtre.
Le mélodrame n'est pas inintéressant mais le doit beaucoup à Philippe Noiret et à Jean Rochefort, les seuls à émerger d'un casting de mauvais acteurs. L'intrigue nait d'un crime crapuleux puis d'une erreur judiciaire et se contente de gérer quelques quiproquos dramatiques. Faite d'impostures, d'identité falsifiée ou inconnue, l'histoire fait se croiser tous les protagonistes du film que le hasard, qui fait ici anormalement bien les choses, réunit quelques années plus tard dans le même quartier de Paris. Ceci pour mettre en place un dénouement pour le moins théatral.
Dans cette mécanique trop bien huilée, les personnages ignorent les liens qui les attachent les uns aux autres et le spectateur (ou le lecteur de Xavier de Montepin du roman duquel est tiré le film de Maurice Cloche) n'attend que le moment de la grande révélation. On était en droit d'attendre plus de finesse, plus d'humour et de recul par rapport à cette intrigue improbable. Par ailleurs, on peut regretter le manque de nuance du personnages de Noiret, crapule qui voit le piège se refermer sur lui mais qui n'exprime rien.