En 1942, durant la guerre, un escroc français caché entre la Turquie et la Lybie accompagne la femme d'un diplomate suisse pour sauver un officier anglais afin qu'il rejoigne les siens. Leur cavale dans le désert, avec les soldats nazis à leur trousse, va être l'occasion d'une grande aventure, et d'un rapprochement.
Sorti en 1971, et avec un succès mitigé, on se demande ce qu'aurait donné le résultat avec son casting d'origine, c'est-à-dire Jean-Paul Belmondo et Marthe Keller. Ici, il s'agit d'un film d'aventures à l'ancienne, avec un trio improbable composé de Michel Piccoli, Michael York et Marlène Jobert, lesquels ne sont pas toujours assortis, mais ça fait partie du charme de l'histoire. Car c'est un trio au départ uni par la force des choses, un meurtre provoqué intentionnellement Michel Piccoli envers un soldat nazi qui les contraignent à fuir, mais une très belle liaison à trois va se faire. Avec tact, pudeur, sans vulgarité, la femme forte en caractère que joue très bien Marlène Jobert va s'éprendre des deux hommes aux histoires tragiques. On n'oublie pas non dans le casting Amidou ainsi que Jean Bouise.
Bien qu'il y ait une part de romance, c'est avant tout de l'aventure, avec des scènes assez fortes, notamment quand le trio va croiser un avion, et que c'est filmé de façon à ce qu'il donne l'impression de les frôler au sol. On apprend aussi comment conduire avec un avion sur terre, et ça finira par une très belle conclusion, ode à une amitié-amour qui ne prendra jamais fin.
Du coup, j'ai du mal à comprendre le semi-succès du film, car il a tout pour réussir : de bons acteurs, des péripéties, la musique de Michel Legrand, les plans larges du Maroc. La coproduction avec une société américaine, la Columbia, l'avait plus ou moins enterré depuis des années, gageons qu'il gagne à nouveaux ses lettres de noblesse.