Ce modeste western se révèle d'une densité surprenante. On a l'habitude du thème du tireur le plus rapide de l'Ouest, rattrapé par sa renommée ou dépassé par elle. Ici, les termes de la compétition inévitable sont posées avec un décalage et des zones d'ombres qui en font tout le sel. Le tenant du titre se révèle des les premières minutes avec un meurtre de sang froid uniquement motivé par la recherche du titre. Stupide et primaire à pleurer. Parallèlement,On retrouve un paisible boutiquier en train de s'entrainer au tir dans un champs, puis cacher son arme, puis ne pas supporter la narration en boucle des exploits du tireur vu au tout début...On devine aisément que ce vendeur de robes et de sucres d'orge ne l'a pas toujours été...Mais qui est-il ? UN BANDIT ? un shériff ? Un transfuge d'une autre vie.certes.mais laquelle ?
Le poids de la collectivité qui admire, encense ou méprise le tireur d'exception est finement analysé..Belles scènes originales ou dans l’église , durant l'office du dimanche, toute la communauté jure de garder le secret des exploits de George afin de ne pas attirer dans la ville des fous de la gâchette désireux de se mesurer au champion local.. puis quelques minutes plus tard, prête à le pousser dehors sous la menace du bandit qui désire se mesurer au nouveau promu...Jusqu'à la fin, double qui offre drame et sourire. Un vrai joli film d'auteur dans un genre plein de conventions. Et puis Glenn Ford, torturé est formidable. A DÉCOUVRIR