Gros roman photo des familles, ce mélodrame-romantique est une délicieuse sucrerie parfaitement réussie.
Le genre de film ouvertement commercial et populaire mais conçu avec soin, application voire inspiration pour une histoire prenante et touchante.
Malgré les énormes ficelles du scénario et un héros abusant un peu trop des sourcils froncés (au point d'avoir le front constamment déformé !), il est difficile de résister face à un très beau livre d'images qui utilise à merveille matte-painting, nombreux figurants, vastes décors et quelques très jolis extérieur, le tout agrémenté d'une jolie photographie suffisamment stylisée pour échapper à l'académise mais suffisant discrète pour éviter le démonstratif. Il y a des effets de clairs-obscurs magnifiques tel l'arrivée de la princesse et sa garde dans un hall à moitié dans l'obscurité, quand celle-ci se trouve uniquement éclairé par une lampe au dessus d'elle dans une modeste chambre ou lorsque que le clown fait ses adieux à la scène.
Les scènes de foules sont de plus très bien rendus grâce à quelques travellings réussis et bien toujours bien intégré à l'élan de la scène. Le découpage peut aussi se révéler fort habile pour créer une réelle tension dramatique dans les interactions des protagonistes, souvent séparer (parfois par un trucage d'ailleurs).
Le scénario, totalement rocambolesque, permet d'obtenir un rythme soutenu et sans le moindre temps mort entre séquences romantiques, passages tumultueux, révélations, mélodrame, twist, ironie du destin, flash-backs etc... Pour y parvenir, le scénario use un peu trop facilement de raccourcis comme une population adepte des révolutions (et qui rentre tranquillement dans un palais munie de fourches et de flambeaux ) mais le principal est que les personnages et leurs dilemmes touchent le spectateur.
La princesse aux clown est l'un des excellent représentants qui ne visent nullement à être un chef d'œuvre mais dont le résultat est hautement enthousiasmant.