Cela faisait très longtemps que je voulais me remettre un peu aux films car depuis le biopic Tolkien, j'avais quelque peu laissé ce média de côté. Me rappelant alors d'une bande annonce qui m'avait fait de l'oeil il y a quelques mois, je me mets immédiatement à sa recherche et parvient à retrouver ledit film sauf que : Malheur ! Je ne tape pas du tout le bon titre... En effet, je souhaitais regarder le film intituler La Princesse, sorti en 2022 (et dont le visionnage et la critique ne devraient pas tarder) et à la place, je clique sur un lien m'amenant au film La Princesse Enchantée. M'étant rendu compte de mon erreur trop tard, je décide tout de même de poursuivre mon visionnage en me disant que c'est dommage mais que ça me fera passer le temps. Et comme déclara Thorin à Bilbon Sacquet : "Je n'ai jamais été aussi content de m'être trompé" ! Ce film est une pépite en or massif ; bien que certaine chose soit à souligner dans la catégorie "plus que passable" dans un film mais bon sang, j'ai tout bonnement adoré !
La Princesse est donc un film tchèque - ça ne s'invente pas et, étant quand même pas mal rapproché de la Russie, on peut (et on l'est) s'attendre à un film quelque peu limite quant à la question du budget, des effets spéciaux... - sorti en 2020 est réalisé par Petr Kubik (inconnu au bataillon) et ancrant son intrigue fantaisiste dans le genre du Merveilleux. Mais du coup ? Qu'est-ce qui rend ce film - pour les plus objectifs des cinéphiles moyens - attachant à mes yeux tolérants de passionné de Fantasy ?
La Princesse Ellena s'est vu jeter un sort à sa naissance par la sorcière Murien : au crépuscule du jour de sa majorité, une tempête noire viendra ravager le royaume. Le sorcier de la cour Archivald lança alors une contre-malédiction : quand le jour fatidique arrivera, la princesse revivra cette dernière journée pour l'éternité, tant qu'elle n'aura pas trouvé un moyen de briser le maléfice.
Pas plus de spoil !
Et là, on peut commencer à s'injurier : comment se fait-il que ce soit à la princesse elle-même de trouver un remède à cette malédiction, surtout qu'elle n'est pas prévenue du contre-maléfice ? La vraie raison, c'est que les mages du royaume ont essayé, mais en vain. Du coup, faut faire le sale boulot soi-même, comme le dit si bien l'adage. Et de ce fait, pour un scénario type œuvre de fiction merveilleux/fantastique, force est de constater que c'est plutôt bien vu ! Nous avions bien vu des films de Fantasy reprendre des idées scénaristiques à d'autres films de Fantasy, mais pour ce qui est d'une référence à un autre film, totalement coupé du genre de la Fantasy - mais qui s'est néanmoins décliné en plusieurs variations (Un jour sans fin, Happy Birthdead...) - c'est vraiment bien vu ! Ainsi, ce sont les efforts de la princesse Ellena que nous suivons à travers cette boucle temporelle où elle doit trouver le moyen de briser le sortilège qu'elle subit - coucou La Belle au Bois Dormant. Et c'est plutôt bien amené et surtout, l'intrigue évolue plutôt bien : car, merveilleux et cliché oblige, pour contre-carrer la malédiction, tous les fans de Disney vous le diront, il faut le véritable baiser d'amour d'un prince charmant. Prince que notre Ellena n'apprécie pas plus que ça : ça part plutôt mal. Et les divers retours vers le passé vont amener notre princesse, tout en cherchant un moyen de sortir de cette galère, à apprécier ce fameux jeune homme ; et cette évolution est, comme déclaré précédemment, fort sympathique. Couplé à cela un jeu réussi quant à l'oscillation entre séquences amusantes dues à la découverte de la boucle temporelle - avec une princesse qui commence par en profiter un maximum - et séquences plus tristes notamment avec l'envie de se débarrasser de cet handicap existentiel et les différents échecs qui jonchent le chemin de la princesse. Ce qui nous donne un concentré de bonnes idées, de rebondissements intéressants, des séquences inventives et de moments cocasses qui feront, au grand minimum, sourire le spectateur ; sachant que, bien évidemment, ce film est avant tout destiné pour un public plutôt jeune. Alors certes, dans l'ensemble, objectivement parlant, le scénario ne vole pas haut - même si, contrairement à de nombreuses productions de ce type et de ce gabarit, il y en a un pour le coup - mais reste cohérent dans son déroulement et son évolution, amenant l'héroïne à se questionner, à se surpasser et surtout, à ne pas abandonner malgré les innombrables obstacles qui lui font fasse.
Concernant les personnages, nous sommes dans un conte populaire : le caractère des personnages est, par ce fait, très simpliste ; il n'y aura pas énormément de remises en question sur le plan philosophiques ou existentiels. La princesse est quelqu'un de borner, qui souhaite oublier un instant son statut de princesse, qui envie sa meilleure amie et confidente, assez réservée, timide, apprentie alchimiste auprès du mage de la cour Archivald qui est le sage et le "vieux con" de la bande, si je peux me permettre - on a le droit à quelques dénonciations de clichés vis-à-vis des vieux mentors plutôt sympathiques. Le prince charmant est bon, courage, sincère... soit toute la panoplie du gentil chevalier servant - même si on se permet quelques nuances bienvenues (pour ce personnage et les autres) quant à les caractéristiques. Le roi est gentils, la méchante reine est méchante, nous avons des duos de personnages un peu bons à rien mais fortement attachants ; mention spéciale au garde Francis. EN bref, les personnages sont très simplistes mais on parvient tout de même à faire évoluer les grandes têtes pour dynamiser le récit.
Et bien évidemment, nous avons les acteurs, et franchement... ça va ! J'ai déjà vu des films où les acteurs en avaient vraiment rien à faire d'être là ou pas. Donc, ça joue bien, mais à la hauteur d'un film à petit budget, sans pour autant être détestable. Si je trouve que Natalia Germani (princesse Ellena) joue parfaitement la princesse déboussolée par ce qui lui arrive et qui commence à en avoir plus que marre de revivre inlassablement la même journée, je dois avouer que Marek Lambora (le prince charmant dénommé John ; ouais, les noms sont peut-être à revoir - un des points noirs du film peut-être ?) m'a paru bien naïf. Alors certes, c'est exactement comme ça qu'apparaît le prince : déstabilisé, pas forcément à l'aise, effrayé par un amour qu'il croyait mort... mais je ne saurais pas dire pourquoi, il m'a paru plus naïf que les autres, quand bien même son jeu d'acteur est somme toute correcte. Et puis nous avons Eliska Krenková (Amélie, l'amie de la princesse) qui, je dois l'avouer quelque peu honteusement, est plutôt mignonne. Ce qui va parfaitement avec cette esprit tête en l'air, un peu mise de côté. une sorte de présence réconfortante, à la manière de Marci dans la série DOTA : Dragon's Blood. N'oublions pas les personnages plus secondaires mais néanmoins important : l'actrice Simona Zmrzlá et l'acteur Roman Zach dans le rôle respectif de la sorcière Murien et du sorcier Archivald qui sont charismatiques, de part leur style vestimentaire et leurs habitudes.
Concernant la patte graphique de la chose, ça se gâte un peu : les effets spéciaux sont à la hauteur du budget, c'est à dire minimal... Néanmoins, c'est loin d'être laid ! Et en même temps, il y a eu une volonté d'utiliser au minimum les effets spéciaux ; je souligne et respecte ce choix : quand on a pas les moyens, on se creuse la tête ! Et le résultat final demeure bon enfant. Les sortilèges sont convenables et certains, à l'image de la pétrification dans la pierre, rendent plutôt bien. De ce fait, il faut compenser un peu : les décors et les lieux d'intérêt. Alors, comme de nombreuses productions de ce type, les lieux - c'est à dire surtout le château - se révèlent être le fameux monument historique dont on peut apercevoir les infrastructures modernes (les garde-fou, les velux...) mais qui reste assez dans le thème pour qu'on ne vienne pas totalement crier au scandale ; mais force est de constater que l'immersion en prend un sacré coup... Pour les décors, nous avons trois lieux véritablement mis en avant, en lien avec la quête de la princesse et même si cela semble un peu gros, je dois avouer avoir été agréablement surpris, ne serait-ce que par l'idée. Mais dans l'ensemble, on reste sur quelque chose d'assez basique, sans apporter quoi que ce soit de transcendant.
Pour les combats, du peu que nous avons car on préfère mettre l'accent et sur le comique de situation et sur l'aspect plus pénible / pessimiste, ça reste, à l'instar du paragraphe précédent, convenable sans pour autant épater qui que ce soit.
Concernant les musiques, nous avons des compositions sympathiques pour un film de cette portée, ce qui est plus qu'agréable à remarquer !
Ainsi, La Princesse Enchantée fut une agréable surprise que je ne regrette nullement ; sachant qu'il semblerait qu'un deuxième opus soit prévu et soit même déjà sorti l'année passée - je meurs d'impatience si cela se trouve fondé ! On reste dans une production et un divertissement destiné en premier lieu à un jeune public mais force est de constater qu'un public plus mature saura tout de même - avec peut-être un peu plus d'efforts - trouver son compte. De ce fait, je ne peux que le recommander chaudement pour son inventivité scénaristique - dans le monde de la Fantasy du moins, ces personnages attachants et les quelques musiques passionnantes qui rythment cette aventure savoureuse.
Et n'oubliez pas que la Fantasy nous appartient !