Eric Valette fait du cinéma comme le facteur de Tati dans "Jour de fête", faisait sa tournée: a l'américaine!
Un évadé accusé de nombreux crimes qu'il n'a pas commis doit prouver son innocence tout en fuyant toutes les polices de France lancées à ses trousses.
Ca ne vous rappelle rien?
Le fugitif, bien sur! Mais aussi de nombreux autres thrillers américains construits sur ce schéma comme "Ennemi d'état" ou "Jason Bourne", par exemple.
Les péripéties s'enchainent. Le héros est incassable, tenace et courageux. Le rythme est soutenu, mais on sait que la vérité éclatera. On nous fait voir du pays: de Castellane, le héros prend la route de Saint Auban, se perd dans le massif entre le Verdon et l'Esteron, tombe dans le canyon de l'Artuby (normal, comment pourrait-il se douter que l'Artuby vienne se balader par là) et atterrit dans le Verdon (surprise!) à l'entrée du Canyon.
Belle chute!
Magie du cinéma!
Superbes décors, mais notre ami BBP nous ferait remarquer, à juste titre, qu'ils sont gâchés par des images numériques, même à la télé.
Le décor n'est pas seul pour donner une petite touche française. On s'inspire de Michel Fourniret et Monique Olivier. Nous aussi, nous avons de beaux assassins.
Fierté nationale?
Albert Dupontel est convaincant dans un jeu que nous connaissons mal.
Mais on voulait faire du cinéma à l'américaine et on y est presque. Il faudrait encore élaguer. Il reste trop de détails inutiles.
C'est le défaut français.
On a voulu satisfaire la demande du public. C'est bien. mais où va-t-on?
Les américains font des "remake" de films français et nous tentons d'imiter leurs films. A chaque étape on perd en originalité pour essayer péniblement de gagner un peu en gesticulations.
Où cela mène-t-il?
Ne pourrait-on revenir aux bases et nous raconter une histoire?
Originale de préférence?