D'heureuses circonstances m'ont fait voir ce film.
En effet, j'ai décidé de remettre Dune à plus tard pour aller voir The Night House.
Je préfère mettre le titre original plutôt que cet IGNOBLE titre français.
Celui-ci me met dans une telle colère !!!
Non mais quel est l'abruti qui a choisi ce titre pour notre belle contrée, dévoilant ainsi une ÉNORME partie de l'intrigue !
Je n'avais pas vu une telle connerie depuis Les évadés...
Car effectivement le titre français nous donne de sérieuses indications quant au pourquoi du comment du qui ça...
En effet, David Bruckner ménage le suspense, et exploite brillamment le scénario très malin de Ben Collins et Luke Piotrowski (déjà auteurs de celui de Super dark times, que j'avais beaucoup apprécié aussi). Je n'avais encore jamais vu de films ni segments de ce monsieur, mais son étrange maison nocturne me donne sacrément envie de suivre ses prochaines œuvres.
Celui-ci sait placer sa caméra, sait ménager le suspense, créer une certaine angoisse, et surtout, ne pas céder à la facilité des jumpscares à outrance. Ceux-ci sont subtilement dosés, jamais inutiles, parfois même assez subtiles.
Bruckner se joue habilement de notre perception de la réalité, afin de garder toute notre attention, et ainsi nous garder prisonnier de l'intrigue. Car même s'il n'est pas difficile de cerner et deviner certains éléments, j'ai trouvé ça passionnant !
Dès le début, j'ai été happé par le film, l'histoire, les décors, Rebecca Hall...
Bruckner m'a harponné avec son talent et sa science du suspense et ne m'a pas lâché jusqu'au plan final.
Certaines scènes sont excellentes,
et la confrontation finale avec l'entité, la fameuse ombre donc, est magnifique. La voix de cette ombre est excellente et fort bien choisie (en VO. Je ne sais pas ce que cela donne en VF et je préfère ne pas savoir, car ça doit bien gâcher).
D'ailleurs, au lieu de parler d' ombre il serait plus juste d'employer le terme de silhouette (mais La proie d'une silhouette, ça fait moins vendeur...). Le travail effectué sur les perspectives pour signifier cette présence est absolument brillant. On ne voit rien, mais on imagine tout.
En parlant de Rebecca Hall, quel choix judicieux. Eh oui, le film et son intrigue ont besoin d'une actrice talentueuse ayant toute une palette d'expressions, capable d'exprimer une émotion ou un sentiment d'un simple regard. Avec une bimbo bonnasse à la place, l'œuvre se serait effondrée.
J'ai vécu une excellente séance, je dois dire renforcée par le fait d'être le seul spectateur dans la salle. J'avais l'embarras du choix, mais je me suis tout de même mis au premier rang, ce qui renforçait certains moments de tension.
Nous sommes gâtés en ce moment au rayon épouvante-horreur (et thriller). Après Malignant, cette Night House est un spectacle particulièrement plaisant et réussi.
Et ce plan final, avec cette dernière réplique... J'adore.
Petite anecdote hors de propos : c'est le troisième film (sur 5) que je vois, en 3 jours, dans lequel on voit une lune rouge... C'est quand même pas commun.
Yes, I know...