Petit thriller horrifique inattendu de cette année 2021 (ou 2020 on s’y perd dans les dates de sortie officielles), « La Proie d’une ombre » parvient sans prétention à éveiller notre curiosité et créer un suspens efficace de bout en bout.
J’ai beaucoup apprécié la façon dont le réalisateur prend son temps pour faire évoluer l’intrigue et faire découvrir cette histoire insoupçonnée et tout à fait sinistre à son personnage principal : c’est très bien construit. Sans pour autant être pionnier du genre et des effets utilisés, la mise en scène relève d’une véritable leçon à montrer à bon nombre de cinéastes de l’horreur tant elle nourrit une certaine angoisse chez le spectateur avec simplicité. D’autre part, le jeu d’acteur, leurs réactions, incompréhensions et interrogations sont toutes légitimes et il n’y a pas un pas de travers où l’on pourrait se dire : « Ah non mais là c’est grotesque » ou « personne ne réagirait comme cela ». L’ambiguïté des personnages est conservée de bout en bout.
L’histoire quant à elle vaut ce qu’elle vaut. Il y a toujours ce moment dans les films d’épouvante où l’on regrette le côté surnaturel qui ressort tout à coup dans une histoire qui « semblait réaliste » au premier abord. Il y avait simplement quelques hallucinations possibles ou bien des rêves du personnage principal, rien de plus. Et là subitement une entité maléfique se manifeste comme véritable menace depuis le départ. Ce curieux mélange au moment du twist peut déplaire, pour ma part je suis mitigé car j’ai trouvé que le final était certes décevant mais qu’il n’entachait en rien la qualité du script et des choix scénaristiques.
N’en attendant pas grand-chose, je suis plutôt satisfait de la trouvaille. Sorti la même année que « Invisible Man » de Leigh Whannell, les deux long-métrage se rejoignent sur certains abords et nous réconcilient avec l’horreur, nous les fans inconditionnels du genre qui continueront à y croire coûte que coûte, dans les bons comme dans les mauvais moments.