Hideo Gosha signe avec ce film une adaptation d'un roman de Tomiko Miyao. Le cinéaste japonais nous plonge dans la vie d'une famille dont le père est zegen.

La Proie de l'Homme est une œuvre réussie. Hideo Gosha parvient avec une certaine maîtrise à raconter une famille, les relations hommes-femmes qui sont à la fois passionnées et violentes mais aussi et surtout l'histoire d'une femme et de son destin.
L'auteur apporte un regard profondément humain et attentionné à son héroïne pour dépeindre une existence qui vit aux dépend de ces jeunes filles vendues à des bordels. Kiwa souffre en silence de cet état de fait. Elle est une femme qui prend soin de son mari et de ses enfants, ceux de son sang, ceux adoptés. Des enfants pour lesquels elle donne tout. Un amour sans borne face aux aléas de la vie et des déceptions qui l'accompagnent.
Hideo Gosha offre avec La Proie de l'Homme de l'émotion, des sentiments variés face à ce qui se joue devant nous. Il arrive à nous captiver avec cette histoire de famille et les destinés de ses personnages. La mise en scène du cinéaste japonais est dévouée à son récit. Pourtant elle arrive à dégager une touche propre. On s'attache aussi à l'actrice principale qui offre une prestation superbe par tant de sobriété. Les autres acteurs ne sont pas en reste avec des interprétations de qualité qui renforcent le propos. Notons une reconstitution d'un métier à part entière seulement justifié par l'appât du gain et l'impact de ce métier sur les personnages qui le côtoient, glaçant.

La Proie de l'Homme de Hideo Gosha est l'une de ses œuvres les plus réussies pour l'histoire qui y traitée, sa réalisation et son jeu d'acteur.

Les invendus de Made in Asie #64
IllitchD
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le 28 janv. 2012

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