Entre Rome, ville ouverte et Paisà, Rossellini tourne ce film mineur et méconnu (qui fut terminé par Marcello Pagliero, preuve que Rossellini était déjà ailleurs), où une femme assume jusqu’au bout sa condition de femme, d’objet de désir mais aussi d’objet désirant, ce qui était certes audacieux dans l’Italie de l’après-guerre. Elli Parvo, sex-symbol de ces années-là quand ce terme n’était pas encore utilisé, joue le rôle avec une sensualité farouche et touchante à la fois. C’est toute l’Italie pudibonde et catholique qui est bien sûr une fois de plus dénoncée par Rossellini, lui qui y devra y faire face quelques années plus tard lors de sa liaison avec Ingrid Bergman, tous deux étant mariés chacun de leur côté. Les images sont superbes, spécialement celles de la campagne italienne, baignée de soleil et d’une fausse tranquillité. Un film à découvrir dans l’œuvre de Rossellini.