J'ai vécu.
Adaptation de l’un des plus grands romans de la littérature française de la seconde moitié du siècle dernier, La promesse de l’aube d’Eric Barbier est un beau défi pour ce qui est de rendre hommage à...
le 20 déc. 2017
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DISCLAIMER : La note de 5 est une note par défaut, une note "neutre". Nous mettons la même note à tous les films car nous ne sommes pas forcément favorable à un système de notation. Seule la critique ci dessous reflète donc notre avis sur le film (attention, il se cache parfois sous une bonne couche de second degré, pas la peine de vous exciter en commentaires).
DISCLAIMER 2 : Cette critique contient potentiellement des spoilers.
Après la version de Jules Dassin il y a quarante ans, au tour d’Éric Barbier de se lancer dans l’adaptation du chef d’oeuvre de Romain Gary. De son enfance à Vilnius, en passant par son adolescence à Marseille et ses années de résistance à Londres et en Afrique, comment retranscrire à l’écran la vie de Romain Gary ? Comment mettre en image une existence épique, que même les scénaristes de Plus belle la vie (qui ne sont pourtant pas connus pour leur retenue face à l’improbable) n’auraient osé imaginer ? Comment réussir ce pari risqué quand on connaît la beauté et la subtilité du livre original ?
Pour relever le défi, Éric Barbier a pu compter sur un budget de 24 millions d’euros, soit deux fois plus que celui de Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ? Ce qui prouve que faire un film sur un français raciste est beaucoup moins cher que faire un film sur un français résistant (il y beaucoup moins besoin d’effets spéciaux en même temps).
Pierre Niney est plutôt très bon, ce qui est un vrai soulagement car écrire l’inverse m’aurait probablement valu les insultes de ses nombreuses groupies. Pourtant, le challenge était relevé. En effet, Romain Gary n’aurait pas pu être plus charismatique et cool ; à part si en plus d’être résistant, aviateur, diplomate, écrivain, scénariste, réalisateur, d’être le seul à avoir remporté deux fois le Goncourt et d’avoir provoqué Clint Eastwood en duel au pistolet, il avait fait du catch bien sûr.
Le livre est régulièrement cité directement par la voix off, procédé certes un peu paresseux à la longue mais qui prouve qu’on ne se lassera jamais de la douce plume de Romain Gary.
À quelques (trop rares) moments, la magie opère comme dans le livre et l’humour et la poésie de Gary éclatent à l’écran. Comme pendant la scène où Nina Kacew annonce à son fils qu’il va devoir aller tuer Hitler. Ce qui n’aurait pas été une si mauvaise idée et nous aurait épargné quelques tracas puisqu’elle envisage cette solution alors que la guerre n’a même pas débuté.
Pierre Niney est probablement le seul homme à pouvoir pécho avec la pick-up line « Je peux vous proposer un cornichon ? »
La transformation de Charlotte Gainsbourg en Anémone au fur et à mesure que son personnage vieillit est assez fascinante.
L’adaptation ne réussit jamais vraiment à retranscrire le style si particulier de Romain Gary. La poésie, l’humour et la profondeur qui se dégagent du livre peinent à ressurgir dans la mise en scène très classique (à quelques trouvailles près dans la première partie du film ou quand, par exemple, c’est le Gary enfant qui est décoré par De Gaulle dans les images d’archive). Bref, ça manque d’originalité, de prise de risques. Dans le genre romans-casse-gueule-à-adapter, Fifty Shad… euh… Au revoir là-haut d’Albert Dupontel était bien plus original et réussi.
Charlotte Gainsbourg joue sans finesse le rôle de Nina Kacew, gesticulant et hurlant avec un accent russe assez surjoué (heureusement que la mère de Gary n’était pas québécoise putain). Et là où le livre dresse le portrait d’une mère loufoque et excessive (en utilisant habilement la vision légère et un peu naïve de l’enfant), le film la présente « au premier degré » et donne plus envie d’appeler les flics ou la DDASS que sa propre maman pour lui dire merci.
Le fil narratif autour de la fin de l’écriture de La Promesse de l’aube au Mexique n’a pas grand intérêt. Surtout qu’il implique de faire passer Pierre Niney pour un mec de 46 ans, ce qui semble impossible quand bien même le film aurait le budget « effets spéciaux » d’Avatar . Au final on se retrouve avec un rendu similaire à la dernière scène d’Harry Potter 7, ce qui n’est pas un compliment.
Ma proposition d’organiser un duel au pistolet entre Pierre Niney et Clint Eastwood pour faire la promo du film n’a pas trouvé de réponse auprès de la production.
Le prochain projet d’Eric Barbier est l’adaptation de Petit Pays de Gaël Faye. Un très beau roman qui a exactement le même intérêt que La Promesse de l’aube : le regard tendre et poétique d’un enfant sur des événements qui le dépassent. Espérons qu’Eric Barbier aura appris de ses erreurs et saura faire preuve d’un peu plus de panache et de créativité pour retranscrire tout ça à l’écran. Parce qu’on ne le laissera pas souiller tous les beaux romans les uns après les autres sans rien dire.
Le « Gary-adolescent » est joué par un ancien gamin de The Voice Kids, cette émission qui n’est pas sans rappeler ces dîners où l’enfant de vos amis monte sur une chaise (à la demande de ses parents) pour chanter un truc ou réciter un poème, ce qui met tout le monde mal à l’aise parce qu’on ne va pas se mentir, c’est souvent nul (même si tout le monde applaudit pour ne pas que le gosse déprime, pleure, et gâche ainsi en plus la fin du repas de tout le monde).
Sans avoir lu le livre.
Avec sa maman, un revolver dans une main et un cigare dans la bouche (ou l’inverse si vous voulez vraiment imiter Romain Gary).
Garfield, le film aurait dû nous servir de leçon : certains livres sont trop bons pour être adaptés.
Oedipe Roi de Pier Paolo Pasolini
Le livre La Promesse de l’aube : la même chose, en bien.
La Promesse de l’aube, par Christophe Barbier :
Alors qu’il bat le record du monde du plus long poirier sur un plateau télé, Christophe Barbier se remémore son enfance en Haute-Savoie, sa montée à Paris puis ses années de résistance face aux socialopes par le biais de ses interventions télés et ses éditos bien sentis contre ces journalistes qui se « polluent l’esprit en se confrontant au terrain ».
Plus qu’un film, ce long métrage est un hommage puissant et sensible à celle sans qui sa carrière n’aurait jamais été la même et qui lui impose une présence à la foi étouffante (l’été) et réconfortante (l’hiver) : sa célèbre écharpe rouge (interprétée par une Anne Roumanoff méconnaissable).
Ovni audiovisuel mêlant théâtre, cinéma, et rap, le film est démoli par la critique (et acclamé par l’Express).
La Promesse de L’aube, par Maxime Barbier :
« Avec l’amour maternelle, la vie vous fait à l’aube 10 promesses qu’elle ne tient jamais. La cinquième va vous surprendre ! ». Ainsi démarre ce long métrage étonnant qui s’attache à retracer le parcours du fondateur de Minute Buzz. Bourré de placement de produits et intégralement filmé en mode selfie, on peut y voir Maxime Barbier dispenser pendant 1h40 ses meilleures astuces pour devenir un homme successfull. Et ce malgré l’omniprésence d’une mère envahissante qui s’avèrera en réalité être une actrice payée par Coca-Cola pour une opération marketing.
Harcèlement sexuel, trahisons, accroches putassières et pratiques illégales sur Facebook forcent le CSA à interdire l’oeuvre aux moins de 18 ans et aux personnes avec un QI supérieur à celui de son réalisateur. Inévitablement, le film fait le plus gros bide de la décennie après Bad Buzz d’Éric et Quentin et pousse Maxime Barbier à faire une vidéo YouTube où il partage son expérience face à cet échec et précise à quel point ça lui a servi.
Pour sauver la face et gonfler les chiffres, Maxime tente tout de même d’acheter des spectateurs mais sa tentative s’avère peu efficace et il ne récolte au final qu’un post LinkedIn enthousiaste de Grégory Logan (par ailleurs pressenti pour tourner la suite).
Créée
le 18 févr. 2018
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