Une promesse verte pas tout à fait tenue, visuellement en tout cas…
Le nouveau film de Édouard Bergeon "La Promesse Verte" est sorti en salle en 2024. Et ce n’est pas sa première œuvre à l’égard de la planète.
Pour pitcher brièvement, le récit nous raconte l’aventure de Martin, jeune homme de 28 ans, qui travaille pour une ONG en Indonésie, arrêté à l'aéroport en possession de drogue, il est condamné à mort injustement. Sa mère, Carole, se lance alors dans un combat contre les exploitants d'huile de palme responsables de la déforestation pour tenter de le sauver.
Dans ce film, il y a une vrai transcendance vis-à-vis des personnages principaux, les acteurs qui les incarnent (Félix Moati pour le fils et Alexandra Lamy pour la mère), jouent très bien. Ils sont touchants, déterminés et ils arrivent à nous embarquer dans leur combat. Pour certains seconds rôles cela sonne, en revanche, assez faux, nous pouvons surtout évoquer ici Julie Chen (Nila). Le contexte fait de son personnage un instrument qui servira pour la suite du film -on s’attend à un rôle important- mais le sens de ses apparitions à l’écran est finalement plutôt surfait.
Pour ce qui est de la terre, des feuilles, des arbres, de leur sève, la transcendance est plus lointaine. Le format en Panavision nous promettait un large point de vue sur la forêt tropicale, ce qui est décevant lorsque nous nous apercevons que cette belle verdure nous délaisse trop vite. Ces 2 heures d’images auraient pourtant permis d’en montrer beaucoup plus.
Il faut donc s’attendre à l’histoire de l’homme qui se bat pour la nature. Et non de la nature en elle-même, exposée aux caprices des hommes. Ce film est principalement basé sur une lutte contre un monde que l’on nous impose à la naissance, une bataille pour l’environnement, des enjeux politiques et la détresse d’une mère. Il montre l’homme en état de revendication et de révolte. Surtout l’homme en cet état, mais peu de plans nous montrent concrètement ce qu’ils critiquent, ce qui est fort dommage.
La dénonciation de la culture de l’huile de palme est évoquée tout du long à travers les mots. La voix off (principalement au début) recouvre les paysages exotiques avec des phrases qui résonnent, probablement pour nous faire comprendre l’enjeu du film. Un peu plus de ce procédé aurait pu être le bienvenu.
Visuellement, la présence de cette graisse est démontrée par les gestes de la mère effaçant toutes traces de ce poison chez elle, la déforestation ou encore par l’usine en marche, intégrée dans le paysage tropical. Il y a toutefois une forme de distance à l’égard de cette substance, du fait que nous ne la voyons pas concrètement. Peut-être est-ce un choix artistique, mais des plans de travailleurs dans l’usine (soulevant d’ailleurs un autre débat) n’auraient pas été sans intérêt.
La musique, quant à elle, est très présente, presque trop parfois, mais par son caractère englobant elle participe activement à l’ambiance et à la tonalité dramatique du film. Cela reste aussi un peu sage en ce qui concerne la construction et le montage. La fin s’avère d’ailleurs légèrement prévisible.
Pour conclure, cette œuvre ne procure pas de véritable effet "Wahou", mais elle est -malgré ses défauts- plutôt agréable à regarder. Reste le mérite de défendre une belle cause, dans un monde où l’argent et les intérêts passent souvent avant le respect de planète.
Un film qui fait réfléchir…
5.5/10