La prostituée est un maladroit mélange entre le drame, le documentaire et le film de prévention à tendance institutionnelle. Les auteurs montrent comment une orpheline sombre dans la prostitution puis décrivent le passé d'autres femmes qui ont pu tomber dans cet univers sordide avant de montrer comment les autorités luttent contre ce fléau, tant humain que sanitaire. La dernière demi-heure est assez assommante avec 10 minutes de films d'animation rudimentaires et explicatifs (où l'on apprend que le taux prostituées malades en France était le plus important d'Europe !) qui précède la démonstration didactique sur la Mère Patrie soviétique sauvant les jeunes femmes de la perdition.
La première heure était cela dit loin d'être parfaite avec une construction chorale très bancale où on ne comprend pas quel personnage féminin nous est présenté. Toutefois quelques séquence sont plutôt honnêtes, pour qui aime le mélodrame social à fond dans l'injustice et l'indignation (pas très subtil donc). Le problème majeur demeure une réalisation plate qui semble avoir 10 ans de retard avec un découpage très pauvre et rudimentaire... Oleg Frelikh était principalement un acteur, ceci pouvant expliquer cela.
Pas contre les quelques touches documentaristes sont suffisamment intéressantes pour qu'on regrette qu'elles ne soient pas plus présentes comme la séquence où des blocs de glaces sont retirés d'un fleuve gelé pour que les femmes puissent y laver leur linge.