Sur une quinzaine d'années, on va suivre la vie d'un jeune orphelin Sud-Africain, de couleur blanche, qui va assister à la montée du nazisme, l'arrivée de la guerre et enfin le début de l'Apartheid où ses amis de couleur noire vont être ostracisés.
Sorti quelque temps après l'élection de Nelson Mandela, qui a apporté son soutien au film, cela n'a pas empêché d'être un énorme bide commercial, ce qui fut aussi le cas de deux autres histoires contemporaines traitant eux aussi de l'Apartheid ; Une saison blanche et sèche ainsi que Crying Freedom. Ce qui, pour ce cas-là est vraiment injuste, car c'est une épopée de plusieurs années sur un moment charnière de l'Afrique du Sud, celui où ça va basculer. Les droits des Noirs réduits à peau de chagrin, quand ils ne se font pas tabasser à mort, c'est contre cela que va se battre le jeune P.K., incarné par trois acteurs selon la période, dont le plus connu est Stephen Dorff quand le personnage aura dans la vingtaine. Le film couvre de 1933 à environ la fin des années 1940.
J'ai été saisi par le côté Zelig du film, dans le sens où P.K. est toujours là au bon moment, celui de l'histoire avec un H, jusqu'à sa période dans un camp où il va rencontrer Morgan Freeman, le crâne rasé, qui va être son mentor et l'initier à la boxe. Très beau personnage par ailleurs. Mais La puissance de l'ange est aussi et surtout la première apparition d'un certain Daniel Craig au cinéma qui incarne un soldat nazillon vraiment terrifiant, et qui sera en quelque sorte le nemesis de P.K. durant ces hommes, le maltraitant dès l'enfance, jusqu'à une confrontation finale où le jeune blondinet n'aura plus grand chose d'humain en s'en prenant systématiquement aux noirs.
C'est très bien filmé, montrant aussi la chaleur harassante du pays, même si on n'échappe pas à quelques images d’Épinal, mais La puissance de l'ange a dû être un projet important pour le réalisateur John G.Avildsen, qui raconte presque la même histoire que Rocky ou Karate Kid, à savoir l'accomplissement d'un garçon (ou un jeune homme) à cause des épreuves de la vie. Et on peut dire qu'il va en baver.
Aussi bon soit le film, son bide va quelque part être le début de la fin pour le réalisateur.