Ô sombre éros !
En voici un film singulier. Il faut dire qu'en temps normal, l'extraterrestre qui débarque sur notre bonne vieille planète ne nous veut pas que du bien ! En mode Predator il nous extermine en moins...
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le 1 sept. 2018
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Peut être devrais-je commencer par cela : alors NON, on ne peut pas parler de science fiction, je le lis dans certaines critiques déjà. Je ne crois pas, je suis sûre même, que la science fiction revêt d’autres ambitions, d’autres formes et méthodes d’expression, d’autres discours avant tout.
Du fantastique, davantage. Mais à mon sens, creux, car il est saupoudré d’ésotérisme (fausse sonorité d'érotisme), de non expliqué, un monstre sexuel venu de nulle part, qui est montré à l’écran en tant que tel. Il est question peut être de rêve, et d’inconscient, mais si l’objet du rêve est tant montré à l’écran, qu’il prend la même forme pour tous, je ne vois pas quelle est le pendant tiré du réel, l’explication rationnel à y trouver si tant est qu’on était dans du fantastique. Du merveilleux dans ce cas, une curieuse notion de merveilleux également dans ce cas...
Mais peu importe. Allons au delà de l'étiquette de genre, très bien.
Mais justement à propos de genre parlons en.
Le film se limite à mes yeux à traiter d'homosexualité et d'hétéro, en diabolisant l'un plus que l’autre sans réussir à mettre une distance, avec cette diabolisation, sans pour autant proposer un échappatoire intellectuel sur ce jugement de valeur..
Le propos se range étonnamment du coté de l’hétéro, l’homo de l’histoire, est doté du seul courage de se séparer de son tyran, mais tombe dans le coma juste ensuite pour ne plus avoir son mot à dire, est puni par Dieu.
Son tyran, est un salaud, pour le spectateur, pour sa femme, pour son amant.. on pense qu’il en est le violeur. Quel salaud ! Mais en fait c’est pas lui. Sauf qu’il est quand même un salaud parce qu'il bat sa femme. Yeay. Un salaud en fait, non ? Je crois qu'on a saisi.
Quand chaque relation sociale humaine est justifiée dans le film, est même issue systématiquement d'une frustration sexuelle due à une relation précédente.. Mais chacun des personnages y trouve à sa manière, son plaisir. Je me demande ou en est-on à popos du débat sur la violence, et la lecture de la sexualité aujourd'hui ?
J'ai l'impression de sentir dans Région Sauvage, l'expression d'une grande phobie avant tout...
Film tout rempli de nœuds de frustration tout en tension. Egalement au niveau de la dramaturgie d’après moi. Ce que certains prendront pour du mysticisme, je le vois davantage comme une confusion vis-à-vis du discours. Durant toute la première moitié du film, une série d’indice narratifs nous sont donnés, comme autant de pierre qu’en tant que spectateur, nous sommes habitués à rassembler tout au long du film pour le construire, et s’en faire un cheminement mental. Il nous permet d’avancer. Les cailloux à force, constituent les fondations, les racines, qui nous permettent lorsque le film avance, de faire des liens puisque nous avons vu toute une palette de pierres différentes, dont certaines sont en commun avec la suite du film.
Avec Région sauvage.. on se retrouve les bras chargés de pierres, qui n’ont pas servis à construire la narration, quelques uns seulement. Les autres, on les a gardé au cas où (au caillou ?), mais ils ne mènent nulle part. Et on ne peut pas porter tous ces cailloux à la fois.
Ceux qu’on a gardé, ils servent, si on creuse un peu, à un symbolisme poussé à l’extrême qui en ce qui me concerne, ne me séduit mais alors poing du tout ! Encore moins, appuyé par de longs et lents travelling, voire des zoom, qui viennent mettre en exergue l’élément tout empli de symbole qu’il est, accompagné de sa nappe mélodique angoissante, au caillou ce ne serait pas clair.
J'ai des doutes quant au fait que le film ait été à plus de moitié, écrit après, en post production. La première partie du film est pour moi un enchaînement de séquences non liées, décousues, ou les personnages sont flous, on comprend leur lien assez tard.
Au nom de l’émanation d’un sentiment d’inquiétante étrangeté ? Alors qu'on s’en assure à coup de nappes sonores flippantes.. Où est la distanciation, le second degré, la prise de distance sur les personnages ?
Créée
le 14 juil. 2017
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