La reine des damnés fait partie de ces petits films conspués qui ne le méritent pas, malgré leur ratage spectaculaire. Il faut dire que quand on se place sur le cap de l'esthétique clippesque sensuellement rock, et qu'on foire plusieurs séquences clef sur l'esthétique (comme les déplacement des vampires avec persistance d'images qui dégueulassent la pellicule...), on peut comprendre le lynchage. Mais malgré la médiocrité du pitch (le vampire Lestat devient une star du rock), le film donne un bel écrin classique à son universn qui subit lui aussi une métamorphose avec l'initiative de Lestat (qui invite les vampires à se manifester, rompant un tabou et un équilibre de l'anonymat, et que les rencontres mettent à l’abri des représailles). On est même curieusement surpris, après la laideur de certaines séquences, d'en trouver certaines plutôt bien foutues, tantôt regardables, tantôt plutôt audacieuses, voire payantes (la séquence de saillie royale, le clip très XIII stoletti...). La déception n'est pas complète, et malgré une légère prétention de la mise en scène, il y a l'envie de se laisser prendre à cette relecture en toc, qui essaye de chasser sur les terrains des Prédateurs. Prédateurs en toc toutefois, en témoigne ce script désincarné et cette absence flagrante d'ampleur et d'enjeux, guère aidés par un jeu d'acteur finalement très plat (là où Tom Cruise donnait davantage de fourberie à son personnage). Allez, on sera gentil pour cette fois.