La Reine des Neiges
6.1
La Reine des Neiges

Long-métrage d'animation de Chris Buck et Jennifer Lee (2013)

"Le vent qui hurle en moi ne pense plus à demain"

A cette date, je n'ai encore jamais écris de critiques sur un Disney; considérant leurs long-métrage comme un peu trop désuets pour l'exercice d'une critique argumentée.
C'est dire à quel point "Frozen" m'a marqué, et change la donne.

De prime abord, si les traits des personnages et leur modélisation évoque sans conteste la précédente œuvre des créateurs -à savoir Raiponce- le cadre folklorique de la Reine des Neiges est aussi novateur que prenant:

A l'instar des derniers Disney, se déroulants dans des lieux et époques particulières (les bayous de la Louisiane, l'Ecosse médiévale…), Frozen prend place dans la culture nordique du XVIIIème siècle, directement inspiré du folklore norvégien; avec ses Olaf, Kristoff, Sven, Annna & co.
Et ce sont autant de lacs de glace, forêts immaculées, pics vertigineux et fjords époustouflants qui plantent le décor de la Reine de Neiges, et d'une façon particulièrement bien restituée. Affectionnant particulièrement la culture scandinave, voilà qui était déjà bien partis; Frozen mettant de plus en avant la magie de l'hiver, tout ce qu'il y a de plus adéquat comme divertissement familial au pied du sapin.

A contrario de ces paysages enchanteurs, les thèmes traités dans ce film d'animation sont de loin ce qu'il y a de plus touchant, profond voir dramatique.
En effet, si l'on met de côté l'ambiance féérique, le scénario de la Reine des Neiges n'a rien d'enfantin:
Loin du "tout-merveilleux", l'histoire traite d'une famille déchirée par la perte tragique de leurs parents; deux sœurs contraintes de vivre recluses en raison d'une tare de naissance de l'une d'entre elle, don du ciel mais aussi pouvoir mortel qu'elle n'arrive pas à maîtriser. Aussi cette héroïne maudite est exclue et rejetée, en venant à se condamner elle-même au bannissement et à la solitude pour ne pas nuire à son entourage. Seule l'affection et la jovialité de sa sœur la sauvera du tourment, et pourtant au prix de plusieurs désillusions.
A ce titre, la chanson d'Elsa "Libérée, Délivrée", tout comme le thème d'entrée "Je voudrais un bonhomme de neige" sont beaucoup moins innocents, et plus triste, qu'ils n'y paraissent.

L'intrigue n'est ainsi pas cousue d'avance; et s'il y a morale véhiculée, on ne peut pas dire qu'elle soit de nature naïve. Bien entendu, le côté "Disney-désuet" reprend ses droits lors de la conclusion du film, mais ce serait oublier le sacrifice inattendu qui la précède, sacré "twist" inhabituel dans les films d'animation. En outre, on notera la figure du Prince, évoluant à presque chaque Disney, dont le rôle est une fois de plus étonnant.
Car le cœur de l'intrigue s'articule bel et bien autour d'une fratrie, la relation réellement émouvante entre les deux sœurs, partagées entre amour et sens du devoir.
Ainsi, le scénario est surprenant par ses doubles niveaux de lectures:
-Une leçon de tolérance, de détermination et bien sûr d'amour d'un côté, mais autant de métaphores sur l'exclusion, l'altruisme, la manipulation et la solitude de l'autre.

Par ailleurs, outre les chansons qui sont pour la plupart de très bonnes factures, la bande origine s'offre même le luxe de quelques originalités, tel les chants d'inuits de "Vuelie".
Dans la même veine, il suffit de voir l'énorme popularité et le nombre incalculable de reprises de "Let it Go" sur youtube (masculine et féminine) pour se convaincre de l'engouement autour de Frozen, toutes générations confondues. Nul doute que ce titre -traduit en 25 langues- rejoindra le panthéon des plus grands thèmes de Disney.

Certes, il y a toujours quelques scènes un peu balourds comme la chanson des Trolls, la chanson d'Olaf, et des scènes de dialogue mignonettes qui blasent toujours passé un certain âge, je suppose que c'est normal. Et puis "l'amour" le SUPER DEUS EX MACHINA des Disney, le truc qui défonce tout et résout tous les problèmes en un claquement de doigt. Forcément, à force, on trouve ça un peu trop facile.

Mais quand bien même. Pour information, j'ai vingt-trois ans, et aussi étonnant que cela puisse être, la Reine des Neiges m'a sincèrement marqué, au contraire de toutes leurs dernières productions (Raiponce, Rebelle et compagnie).
Là où Disney peut émerveiller autant enfants qu'adultes, et réussir à émouvoir plusieurs générations, on peut raisonnablement couronner de succès l'œuvre en question.

Et s'il fallait le démontrer, 3 statistiques suffisent à souligner le carton monstrueux de Frozen:
-1er film selon les spectateurs d'allociné en 2013,
-1er film au box-office français en 2013, avec un score astronomique de 4,69 millions d'entrées en moins d'un mois d'exploitation (uniquement dans l'hexagone, et ce chiffre continue de grimper en 2014),
-Et enfin 2ème plus gros succès de Disney de tous les temps (juste derrière le Roi Lion)… Un score largement digne de louanges.

Une vraie réussite, et un score mérité.
Pour les plus récalcitrants, écoutez ce barbu costaud chanter le thème phare de Frozen….
http://www.youtube.com/watch?v=kohD5z5mE0E
GeffGrn
8
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le 29 janv. 2014

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Calme Ignition

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