Arnaquée, dégoutée.

Dans la vie, il y a un truc que j'aime et un truc que je déteste. J'aime les films d'animations Disney et je déteste les gens qui les raillent avec mépris en disant "ce n'est qu'une grande pub pour vendre des jouets, rythmée par des chansons écrites avec les pieds formatées pour la radio et vendre des cd".
Mais là, il faut regarder la vérité en face ; La Reine des Neiges, dans la lignée de Raiponce d'ailleurs, ce n'est qu'une grande pub pour vendre des jouets (avec des paillettes, oh oui, beaucoup de paillettes) rythmée par des chansons (beaucoup trop de chansons) écrites avec les pieds formatées pour la radio et vendre des cd (bon, ou des sons sur Itunes, faut savoir vivre avec son temps). Rien qu'à voir la touche d'Elsa avec sa robe de glace, le gérant de Toys'R'Us a du en avoir une mi-molle au premier visionnage.
Les personnages sont moches, on dirait un dessin animé Barbie, les doublages sont insupportables ("youpi ! J'adooore les toboggans" égnééééé), et quoiqu'on en dise, l'animation des décors est amplement décevante aussi, oui ç'aurait été époustouflant en 2004, mais là les gars vous êtes en retard d'une décennie. En plus de l'animation médiocre, l'esthétique générale de la magie d'Elsa est à gerber (mais c'était pour les paillettes OH OUI BEAUCOUP DE PAILLETTES). Et puis surtout SURTOUT, NON, "Libérée, Délivrée" n'est pas LA chanson de l'année qu'on essaye de nous vendre. Ce synthé ringard, ces paroles débiles, ces chanteuses qui braillent et s'essoufflent sur les notes les plus hautes (mention spéciale French Touch à Anaïs Delva, casting caprin improbable dont même André Manoukian n'aurait pas voulu à la Nouvelle Star, et qui vient interrompre une longue tradition de "oh my god, french versions of disneys songs are the BEST").
La déception n'en est plus amère que les premières minutes sont très prometteuses ; la chanson de début est magnifique et l'animation OUI, est superbe. Et puis le film s'enlise dans des méandres scénaristiques, raconte en trois minutes chrono une histoire un peu floue qui aurait méritée d'être un peu plus creusée, mieux rythmée, le spectateur est semé en chemin, à tel point que c'est la première fois qu'on voit apparaitre dans un Disney un "Trois ans plus tard", signe distinctif d'une ellipse ratée.
Et puis cette multiplication de sidekicks comiques relous, on s'en sort plus, entre Anna, Kristoff et Sven, Olaf, le poney de Hans, le Duc à perruque, les trolls...STOP. Beaucoup trop, beaucoup trop (oui mais bon, il faut vendre des peluches aussi).
Je ne vais même pas aborder la résolution pitoyable de l'intrigue tellement il me semble évident que le type qui a écrit cette fin est âgé d'environ 6 ans et demi.
En bref Disney, vous avez beaucoup beaucoup d'argent, alors soyez gentils, vous prenez le budget faramineux que vous avez dédié à la Communication, et vous vous en servez pour embaucher des scénaristes dignes de ce nom, des compositeurs talentueux (mais où est le temps béni où des types comme Hans Zimmer signaient les soundtracks ?), de vraies chanteuses, ha oui, et aussi des dessinateurs talentueux et doués d'un minimum d'imagination (non parce que faut arrêter de nous prendre pour des truites, Raiponce c'est juste Elsa avec une perruque, qui elle même n'est qu'Anna peroxydée).