La Reine des Vikings par Ninesisters
Hammer Film Productions est une société de production britannique, surtout connue pour ses films d’épouvante, et ses acteurs vedette comme Peter Cushing et Christopher Lee. Elle s’est pourtant illustré dans d’autres genres de cinéma, comme en atteste The Viking Queen, long-métrage historique en costumes.
Enfin « historique »… Il faut le dire vite ! Si vous cherchez de la reconstitution soignée et recherchée, vous pouvez passer votre chemin. L’équipe en charge de cette production n’avait apparemment aucune considération pour la fidélité historique, et va s’employer à mélanger des éléments d’influence diverse. Une reine viking en Angleterre à l’époque de l’empereur Néron, c’est un peu dur à avaler.
Pour ne rien arranger, le scénario en lui-même souffre de quelques incohérences.
Le plus frustrant avec The Viking Queen, c’est qu’il ment sur la marchandise. Son nom, ses phrases d’accroche (« Millions followed her in battle… but no man could conquer The Viking Queen »), son époque de production et la Hammer, laissent penser à un film violent, guerrier, avec une reine inaccessible et vénéneuse. Alors que, hormis pour le quota de plans nichons, il ne tient pas vraiment ses promesses. Salina passe plus de temps à conter fleurette au gouverneur romain qu’à penser à la guerre, et ne cherche certainement pas à le manipuler en utilisant ses charmes ; plusieurs protagonistes, comme autant de miroirs des spectateurs, l’exhorteront pourtant à prendre les armes et à libérer son peuple, à bord de son char et recouverte de son armure comme sur l’affiche du film. Il faudra attendre la fin pour obtenir enfin de telles séquences, mais elles en valaient la peine.
Le réalisateur se rattrape lors de cérémonies druidiques effrayantes, à grand recours de sacrifices sanglants. Pour le coup réellement impressionnantes, même s’il ne s’agit que d’un détail du film.
Le réalisateur, justement, a essentiellement travaillé sur ces productions anglaises à tendance aventure et/ou fantastique, comme Jason and the Argonauts ; il illuminera tout-de-même sa filmographie quelques années plus tard avec Pete’s Dragon, produit par les studios Disney. L’héroïne est incarnée par une top-model finlandaise ; cela se ressent dans sa plastique avantageuse, mais aussi dans son absence de jeu d’actrice. Pas la peine de chercher bien loin pourquoi elle fût choisie pour le rôle. Son pendant masculin n’a pas une carrière tellement plus brillante, à la différence de certains seconds rôles, très convaincants ; à commencer par Don Houston, qui incarne le grand druide Maelgan.
Malgré tous ces défauts apparents, The Viking Queen est un sympathique divertissement, bien ancré dans les années 70 – les plans nichons flattent l’œil – et avec un budget conséquent pour les costumes et les rares décors, ce qui pour le coup favorise réellement la reconstitution. Le film, malgré quelques longueurs lorsque la reine et le gouverneur batifolent, est agréable à suivre. Pas mémorable même s’il propose quelques rares scènes plus recherchées, mais pas déplaisant sur le moment.